Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), regroupant plusieurs forces de l’opposition sénégalaise, ne compte pas participer au dialogue politique convoqué par le Président Bassirou Diomaye Faye le 28 mai prochain sans garanties préalables. Face à la presse le jeudi 10 avril, ses membres ont affiché leur ouverture à la concertation tout en exigeant des conditions claires pour un échange « sincère et ordonné ».
« Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye annonce l’organisation d’un dialogue sur le système politique. Cette annonce intervient après plusieurs décisions unilatérales prises sans aucune concertation, notamment sur les conditions d’organisation des législatives anticipées et sur les conditions d’inscription sur les listes électorales », a déclaré Mamadou Lamine Massaly, porte-parole du jour.
Pour rappel, dit-il, le « FDR n’a cessé de dénoncer ces coups de force et d’exiger la tenue de concertation politique inclusive et sincère. Dans l’histoire de notre pays, le dialogue a souvent permis de renforcer la démocratie et d’apaiser les compétitions électorales ».
Le front de l’opposition se dit favorable à ces concertations, à condition qu’elles soient sincères et permettent des échanges fructueux dans l’intérêt du Sénégal.
« Le FDR constant de son option principielle, demeure favorable au dialogue politique à condition que celui-ci soit sincère et permette des concertations fructueuses dans l’intérêt du Sénégal », a souligné Massaly.
Toutefois, le front avertit qu’il ne cautionnera « aucun dialogue-subterfuge visant à couvrir un transfert anticonstitutionnel du pouvoir exécutif à un Premier ministre super-fort ».
Les revendications du FDR
En tout état de cause, le Front pour la Défense de la Démocratie (FDR) rappelle qu’il revient au Président de la République de « prouver sa sincérité en s’engageant solennellement à faire respecter les libertés inscrites dans la Constitution et à appliquer l’ensemble des recommandations consensuelles issues des discussions, le cas échéant ».
« Un tel engagement s’impose d’autant plus que le consensus obtenu à l’occasion de la seule rencontre à laquelle l’opposition a participé avec le ministre de l’Intérieur, à la veille des législatives de 2024, avait été cavalièrement invalidé par l’exécutif », a relève le FDR.
Parmi les revendications essentielles du FDR figurent : le plafonnement de la caution électorale à 30 millions de FCFA pour la présidentielle ; une réforme de la loi 81-17 du 6 mai 1981 sur les partis politiques, incluant leur financement et le statut du chef de l’opposition ; la création d’une commission d’évaluation de la CENA et du CNRA ; le renforcement des pouvoirs de l’OFNAC entre autres.
Le Front pour la défense de la démocratie et de la République n’a pas manqué par ailleurs de critiquer le régime en place, relativement à l’adoption dite « à la hussarde de la loi interprétative de la loi portant amnistie de 2024 ».
Selon le FDR, « le président de la République a annoncé un projet de révision constitutionnelle tendant à instituer un Premier ministre super-fort ».
Pour le front, derrière cette manœuvre, se cache une manœuvre claire : instaurer un système où le pouvoir exécutif serait capté par une figure non élue, au grand dam de la démocratie ! « Autrement dit, donner corps et vie institutionnelle à l’État-Sonko que le FDR ne cesse de dénoncer ».