Demande d’évacuation sanitaire d’Ousmane Sonko à l’étranger : Alioune Tine conforte Pastef

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Le Pastef qui a annoncé à travers un communiqué de presse publié le samedi, sa «décision de mettre tous les moyens à sa disposition pour procéder à l’évacuation sanitaire à l’étranger » de son leader Ousmane Sonko, en « rapport avec ses avocats, pour voir le degré de nocivité du gaz qui lui a été aspergé », peut compter sur le soutien d’Alioune Tine. Invité de l’émission « Objection » de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 19 mars 2023, l’expert indépendant des Nations-Unies, militant des droits de l’homme et président fondateur d’Afrikajom center, a invité le chef de l’Etat, Macky Sall, à autoriser cette évacuation pour, dit-il, apaiser la tension actuelle.

« Je pense que le président de la République doit mettre tous les moyens à la disposition d’Ousmane Sonko qui est d’abord, citoyen sénégalais, arrivé 3e à une élection présidentielle. En plus, c’est quand même le principal leader de l’opposition sénégalaise. Le président de la République doit lui permettre d’aller se soigner pour mieux faire face d’ailleurs à la justice, parce qu’en permettant son évacuation sanitaire, il va rassurer déjà tout le monde », a déclaré l’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho).

« C’est une question de bon sens mais également pour des raisons humanitaires. On rassure, on apaise. De mon point de vue puisque son avocat avec qui il a partagé ses épreuves est parti, il me semble tout à fait normal qu’on lui donne son passeport, qu’il parte lui aussi. Et ça, ça ne doit même pas créer d’autres problèmes, d’autres tensions », a encore ajouté Alioune Tine. Avant d’insister : « Nous demandons solennellement au président de la République, de permettre à Sonko d’aller se faire soigner à l’étranger parce qu’il a un droit fondamental à la santé », a lancé le président fondateur d’Afrikajom center, qui invite, dans la foulée, à l’ouverture d’un dialogue serein entre pouvoir et opposition, afin de ramener le calme dans le pays.

ALIOUNE TINE DÉPLORE LA MISE EN RÉSIDENCE SURVEILLÉE DE SONKO SUR LA BASE D’UNE DÉCISION ADMINISTRATIVE

Par ailleurs, revenant sur les violences qui ont émaillé la journée du 16 mars dernier, jour de la convocation du leader de Pastef au tribunal dans l’affaire de diffamation l’opposant avec le ministre Mame Mbaye Niang, Alioune Tine a déploré la « mobilisation exceptionnelle des Forces de défense et de sécurité aux abords de la maison de Sonko ».

« De mon point de vue, cette mobilisation exceptionnelle des Forces de défense et de sécurité, d’abord autour de la maison Sonko et qui se trouve dans un état pratiquement de résidence surveillée sur la base d’une décision administrative, pas d’une décision de justice, franchement, c’est un viol de l’État de droit », a condamné le militant des droits de l’homme, qui insiste sur la nécessité d’un dialogue entre acteurs politiques avant la présidentielle de 2024.

« Aujourd’hui, la démocratie est malade des présidentialismes exacerbés qui, de plus en plus, glissent vers l’autocratie. C’est pour ça qu’on doit en parler avant les élections de 2024. Si nous ne travaillons pas nos institutions aujourd’hui, pour renforcer la justice, réexaminer et repenser le présidentialisme africain, on voit les effets, un peu partout dans la sous-région, y compris avec les coups d’État. Peut-être demain, on va avoir un président qui va faire pire que Macky Sall ».

Sud Quotidien

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