Quand dans un pays ,l’on ne se parle pas, ce sont les armes qui finiront par parler. Clémenceau ne savait pas si bien dire quand il affirmait un tel propos de l’ordre contingent. Dans le cas très spécifique du Sénégal, pouvoir et opposition ont toujours du mal à dialoguer et par ricochet, à débattre des questions d’intérêt national. Au pays de la teranga, c’est toujours le « Gatsa Gatsa » qui est érigé en règle. L’ancien PM Amadou Bâ et l’actuel PM Ousmane Sonko veulent bien débattre en perspective des prochaines échéances législatives, mais le hic, c’est qu’au Sénégal, on n’a pas encore la culture d’un débat public serein mais plutôt d’un débat d’invectives et de dénigrement entre acteurs survoltés.
Tout un monde de contradictions continue d’émailler les relations entre pouvoir et opposition depuis l’avènement du pouvoir des Patriotes. Reddition des comptes ,menaces voilées ou ouverte des opposants, querelles de gestion scandaleuse ou latente.
Bref, aucun consensus n’a pu être dégagé dans le cadre de la gestion démocratique du pays. Le pouvoir a toujours usé de sa force pour faire passer ses desseins et fixer les règles du jeu- suppression du parrainage, dissolution de l’Assemblée nationale, limogeage des Présidents d’Institutions, arrêt des travaux sur le BTP, refus de concéder à la presse l’aide que lui confère la loi, etc.
Mais le plus important dans un pays comme le mien, c’est que les Sénégalais arrivent à se parler, à se concerter, à débattre entre acteurs politiques et préparer pédagogiquement la relève à adopter une telle disposition gage de stabilité politique pour la postérité.
En effet dans un pays où l’on refuse de se parler, de débattre sereinement des questions d’intérêt national ;c’est le Gatsa Gatsa qui sera toujours en marche comme c’est le cas.A l’évidence, le Sénégal qui était une vitrine démocratique en Afrique au Sud du Sahara ne saurait s’inscrire dans cette dynamique va-t-en guerre entre acteurs politiques.
L’ancien PM Amadou Bâ et l’actuel PM Ousmane Sonko ne sauraient déroger à la règle d’un débat inclusif, fécond ,serein et porteur d’espoir pour les Sénégalais qui veulent surtout qu’on l’expérimente pour travailler à la pérenniser. Mais au regard des énormes supputations entre les deux camps, l’on a tout comme l’impression que ni Sonko ni Amadou Bâ ne veulent de ce débat.
Si à l’ère de la cyber mondialisation, nos acteurs politiques rechignent à débattre en perspective des échéances électorales, c’est que le Sénégal est vraiment à la traine par rapport aux pays émergents qui aspirent à oxygéner leur espace politique et leur démocratie. Diantre !