Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Cheikh Tidiane Dieye a déclaré, mardi, à Touba Keur Niang où les populations pataugent à cause des pluies intermittentes que cet hivernage n’est pas le leur. Une déclaration qui a fait tiquer plus d’un pour un tenant du pouvoir. Face à la sainte submergée, pourquoi pointer du doigt Macky Sall alors que l’Etat procède de la continuité ?
Cette une sortie aux relents éminemment politiques. Celle naguère faite par le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Dieye pendant que les populations de la cité religieuse sont déboussolées en raison des 140 mm d’eaux de pluie qui se sont abattus dans la cité religieuse de Cheikh Ahmadou Bamba. La question qui se pose, c’est : pourquoi le ministre s’est prestement arraché du cœur cette phrase ? Ces tenants du pouvoir n’ont-ils pas avoué que l’Etat est une continuité ? Ou alors tout ce qu’il s’est passé pendant ces six derniers mois, de bon comme de mauvais, serait-il de l’actif de l’ancien président Macky Sall ? Le BRT récemment inauguré, distribution réussie des intrants agricoles, baisse des prix des denrées de grandes consommation ? Ralentissement de l’économie constaté par le FMI ,etc, pour ne citer que ceux-là ? Ne nous ont-ils pas théoriquement présenté le « meilleur » premier ministre de l’histoire de ce pays, en l’occurrence, Ousmane Sonko ? N’ont-ils pas présenté un bilan des cent jours du pouvoir presque parfait ?
Oui monsieur le ministre, l’hivernage n’est pas le vôtre avez-vous dit. Il n’est pas non plus celui de Macky Sall et de son régime que ne président plus aux destinées de ce pays depuis six mois. Ou alors c’est l’hivernage des deux régimes ! Les hommes passent, les institutions demeurent, n’est-ce pas une vérité crue !
Ou monsieur le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement était tétanisé par l’ampleur des dégâts causés par les fortes précipitations qui se sont abattues sur la capitale du mouridisme où il voulait dégager sa responsabilité et détourner les regards sur sa responsabilité et celle de ses collaborateurs en pointant l’ancien président de la République.
Qu’à cela ne tienne ! Macky Sall qui mène d’autres missions à des milliers de kilomètres du Sénégal ne saurait être le bouc-émissaire sur lequel les habitants de Touba doivent compter pour se soulager. Quand bien même, le prédécesseur du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye ne saurait être dédouané. Lui et ses collabo d’alors ont aussi une grosse part de responsabilité sur la situation sinistre qui vivent des villes comme Touba et Kaolack et ailleurs.
Cheikh Tidiane Dieye aurait pu se cantonner à partager la souffrance de ces habitants de Touba et à décliner les stratégies et les orientations qui seront mises en place à court terme pour juguler le fléau des inondations. Point de justifications sur leur responsabilité présumée !
Cela dit, les nouvelles autorités ont tout intérêt à être aussi bien clairvoyant que stratèges pour trouver des solutions structurelles à la récurrence des inondations qui hantent le sommeil des habitants de la cité religieuse. L’affaire est d’autant plus urgente que le ministre a déclaré urbi et orbi que l’hivernage 2024 n’est pas le leur. Comme pour dire que celui de 2025 et ceux suivants seront les leurs. Un gigantesque défi qu’il se doit de relever étant donné que près de 1000 milliards – du régime de Macky Sall – (766 du plan décennal de lutte contre les inondations et 60 milliards de l’Onas) ont fini d’être engloutis dans les eaux pluviales qui attendent fidèlement qu’il tombe encore des hallebardes saisonnières pour toujours submerger la cité sainte de Serigne Touba !