Barthélémy Dias, maire de Dakar depuis les élections locales de 2022, fait face à la possibilité de perdre son poste à la tête de la capitale sénégalaise. Cette éventualité, qui rappelle le précédent de Khalifa Sall, révoqué en 2018 après sa condamnation dans l’affaire de la caisse d’avance, pourrait devenir réalité suite à l’évolution de sa situation judiciaire.
Selon des experts en droit administratif, approchés par L’Observateur, la révocation d’un maire est encadrée par l’article 135 du Code général des collectivités territoriales, en vigueur depuis 2013. Ce texte stipule que lorsqu’un maire ou un conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit. Après une procédure formelle, comprenant l’audition ou la soumission d’explications écrites par l’intéressé, un arrêté du ministre des Collectivités locales peut suspendre l’élu, une décision devant ensuite être entérinée par décret.
Cette situation s’inscrit dans un contexte tendu. Lundi dernier, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a officiellement saisi l’Assemblée nationale pour demander la révocation de Barthélémy Dias de son poste de député. Cette démarche, désormais sur la table du bureau de l’Assemblée, pourrait également affecter son mandat de maire. Si la perte de son siège parlementaire semble imminente, la question de la mairie soulève de nombreuses interrogations. Une telle décision, bien que juridiquement encadrée, pourrait provoquer des remous politiques et susciter des réactions au sein de l’opinion publique.