Affaire Mansour Faye : pourquoi Marième Faye Sall a pris la parole

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Les analystes passent au crible la sortie de l’ex-Première dame, Marième Faye Sall. Sur les ondes de la Rfm, l’épouse du Président sortant Macky Sall a exprimé sa colère après l’interdiction de sortie du territoire frappant son frère, Mansour Faye. Le maire de Saint-Louis devait embarquer lundi à l’Aéroport International Blaise Diagne (Aibd) pour prendre un vol à destination de Djeddah via Paris, dans le cadre de l’accomplissement de la «Oumra» (petit pèlerinage) à La Mecque. L’ancien ministre prévoyait également de rendre visite à sa mère sur place. Mais un agent de la Police de l’air lui a signifié une interdiction de voyage, sur ordre de «l’Autorité supérieure».

«Depuis neuf mois, ils le traquent, mais ils n’ont rien trouvé. Ce qui s’est passé est un abus de pouvoir. Seul le pouvoir de Dieu est éternel», dénonce sa soeur.

De l’avis de Assane Samb, journaliste et analyste politique, interrogé par L’Observateur, «Marième Faye Sall aurait dû rester en retrait». L’interlocuteur du journal d’expliquer : «Elle montre qu’ils souffrent. Que la reddition des comptes porte ses fruits. Dans une guerre politique, il faut savoir garder son sang-froid. Si c’était pour donner un coup de pouce à [son frère], cela n’a servi à rien.»

Pour Dr Abdou Khadre Sanogo, sociologue certifié en psychologie, il était difficile pour elle «de rester de marbre» surtout qu’«elle parle en tant que soeur et mère».

«Humainement, on peut comprendre Marième Faye Sall», dit-il, interpellé sur le même sujet. Le spécialiste décèle toutefois une faille : «Son discours révèle une perte de contrôle, un manque de maîtrise émotionnel.»

Il enchaîne : «L’ancienne Première dame, connue pour son tempérament réservé, apparaît sous un jour nouveau, celui d’une femme ébranlée par la persécution de ses proches et par la chute brutale du pouvoir.» D’où «la détresse psychologique manifeste», diagnostique le spécialiste.

Expert en communication, Fernand Nino Mendy, perçoit plutôt «une communication bien pensée». «Ce n’est pas un simple cri de détresse» car avance-t-il, repris par L’Observateur, «au moment où la Justice resserre l’étau autour des anciens dignitaires, l’ancienne Première dame chercherait à déplacer le débat judiciaire vers le débat politique.»

L’universitaire de conclure: «Cette intervention était une opération de communication habilement orchestrée pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale et se présenter en victime.»

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