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Affaire Dieynaba Ndiaye « battue » et « emprisonnée »: la plainte de la victime contre son mari raconte l’horreur

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L’affaire fait grand bruit. Dieynaba Ndiaye, une jeune mariée, a été victime de violences conjugales. Des images montrant son visage ensanglanté circulent largement sur le Net, accompagnées du hashtag « Justice pour Dieyna ». Ironie du sort, elle est actuellement en détention, accusée par son mari d’avoir partagé des vidéos intimes.

Cependant, Dieynaba n’est pas restée sans rien faire. Elle a déposé une plainte contre son mari Alioune Badara Mbacké pour « coups et blessures volontaires, violences, voies de fait, injures et non-assistance à personne en danger ». PressAfrik vous livre les détails de la lettre plainte.

En effet, Mme Mbacké s’appuie sur un certificat médical attestant une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours, ainsi que sur des images documentant les violences qu’elle a subies.

D’après Dieynaba, les faits se sont déroulés à Matam, au nord-est du Sénégal. Elle et son mari se sont mariés en février 2024. Depuis lors, elle affirme vivre un véritable « enfer » au sein de leur domicile conjugal.

Événements du 15 au 16 mars 2024

La situation a dégénéré la nuit du vendredi 15 au samedi 16 mars 2024 à Matam, lorsque Dieynaba dit avoir subi une agression d’une violence inouïe de la part de son époux. Elle raconte :

« En réchauffant le repas, l’ampoule de la cuisine a cessé de fonctionner. J’ai alors demandé à mon mari de me prêter la lampe torche de son téléphone. En me le remettant, il l’a déverrouillé par inadvertance grâce à la reconnaissance faciale, et c’est ainsi que j’ai découvert des messages indécents qu’il échangeait avec d’autres femmes. »

Face à ces preuves d’infidélité, Alioune Badara Mbacké aurait réagi avec une « agitation et une agressivité surprenantes ». Il se serait ensuite levé et aurait commencé à frapper Dieynaba au visage, au nez, à la tête et à la bouche, tout en l’injuriant. « Malgré mes saignements et mes cris, il a continué à me frapper avec une violence inimaginable », ajoute-t-elle.

Les violences continuent

Les violences se sont poursuivies le dimanche 18 mars 2024, lorsqu’elle a confronté son mari à propos de ses relations extraconjugales. Tentant de l’empêcher de sortir en gardant les clés de la maison, elle raconte avoir été à nouveau rouée de coups, jetée au sol, et frappée à la tête et à la bouche. Là encore, malgré ses cris et son état, il aurait continué à la violenter.

Après cet épisode, Dieynaba, grièvement blessée, a été laissée sans soins à la maison et a fini par se rendre à Touba. Ni les appels de sa mère ni ceux de sa collègue pharmacienne, également nommée Dieynaba Ndiaye, n’ont pu convaincre Alioune Badara Mbacké de lui apporter de l’aide.

Le mardi 19 mars 2024, les violences ont repris, son mari lui demandant cette fois de lui rembourser « le montant de sa dot ».

Tentative de fuite

Cherchant à fuir cet enfer, Dieynaba s’est réfugiée à la Résidence du Fleuve à Matam. Malheureusement, elle a été retrouvée par son mari, qui l’a ensuite conduite dans une zone isolée.

« Ne connaissant pas les lieux, j’ai vu un panneau sur lequel était inscrit ‘Ogo’. J’ai immédiatement appelé ma mère pour l’informer. Voyant que je communiquais avec elle, mon mari a repris mon téléphone, m’a violemment fait sortir du véhicule, et m’a traînée jusqu’aux arbres tout en me frappant et m’injuriant », rapporte-t-elle.

Malgré ses saignements, il a tenté de l’abandonner dans la brousse, mais elle s’est accrochée à l’arrière du véhicule. Il a finalement fait demi-tour et appelé son chauffeur, Djiby Mbodji, qui est arrivé avec un autre véhicule. Le chauffeur aurait reçu pour instruction de l’emmener à Dakar, malgré son état.

« Sachant ce qui allait se passer, je suis descendue du véhicule pour fuir. Malheureusement, trois agents du district de santé ont rejoint le chauffeur et m’ont pourchassée jusque dans les bois. Ils m’ont finalement attrapée et m’ont forcée à monter dans le véhicule pour me conduire à Dakar », raconte Dieynaba.

Complicités présumées

Selon Dieynaba, son mari n’a pas agi seul. « Sa collègue pharmacienne, Dieynaba Ndiaye, sa femme de ménage, Soda Diop, son chauffeur, Djiby Mbodji, et les trois agents qui m’ont attrapée connaissaient tous les agissements violents de mon époux. »
Estimant que les actes de son mari constituent des infractions graves à son encontre, Dieynaba appelle les autorités à appliquer la loi.

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