Accusations de détournement de deniers publics : Guy Marius Sagna enfonce Macky Sall, Mansour Faye et Mame Mbaye Niang
Invité de Sen Jotaay, sur Sen Tv, l’honorable député Guy Marius Sagna s’est montré égal à lui-même concernant son opposition au régime en place. Prônant de valoriser les combats d’illustres figures de la contestation en Afrique, comme Oumar Blondin Diop, Amilcar Cabral ou encore Cheikh Anta Diop, il est revenu sur les raisons qui le poussent à lutter pour la libération du Sénégal et du continent.
À ce propos, il préconise une synergie panafricaine pour inverser la tendance. «Nous ne pouvons laisser prospérer cette situation de spoliation des peuples. Seule la lutte libère», laisse-t-il entendre. À ses yeux, le recul démocratique du Sénégal est palpable. Il en va de même pour les droits humains et les libertés, estime-t-il.
Rappelant s’être battu contre un troisième mandat de Me Abdoulaye Wade, notamment en tant que coordonnateur du M23 à Tambacounda, il dit ne pas avoir de souvenir d’une vague d’arrestations arbitraires et de répression comme celle à laquelle on assiste sous le régime de Macky Sall. Abordant le procès entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, le parlementaire est formel : «le Sénégal marche par la tête». Selon lui, la véritable question à se poser est celle de savoir où sont passés les fameux milliards du Prodac ?
Dans le même sillage, il aborde la question des 98 milliards que Mansour Faye est accusé d’avoir détournés. Pour Guy Marius Sagna, il faudrait faire le point aussi sur les milliards détournés dans le cadre de la gestion de la Covid. Il déplore le fait que rien n’ait bougé malgré le rapport de la Cour des comptes.
«Ce qu’on devrait entendre, c’est que le beau-frère du président de la République a été convoqué pour faire le point sur la manière dont il a attribué la gestion de l’eau du Sénégal à Sen’Eau. On devrait convoquer le beau-frère du Président Macky Sall, en l’occurrence Mansour Faye, par rapport au marché de 18 autoponts dans le cadre duquel Matière France a facturé au Sénégal 137, 5 milliards alors qu’il y avait une entreprise anglaise qui fait partie des leaders dans ce domaine, qui ne demandait que 48 milliards, soit un gap de 90 milliards».
Préconisant une reddition des comptes sans parti pris, Guy Marius Sagna estime que la justice devrait s’atteler à convoquer tel ou tel directeur de société, tel ou tel directeur d’agence, tel ou tel ministre… pour faire le point sur la gestion des deniers publics.
Malheureusement, estime-t-il, on convoque ceux qui posent ce débat plutôt que ceux qui sont soupçonnés d’avoir détourné les milliards du contribuable. Cela démontre à suffisance, selon lui, que le procès d’Ousmane Sonko dans l’affaire des 29 milliards du Prodac, ne tient pas la route dans sa forme actuelle.
Guy Marius Sagna laisse entendre, au vu des quelques exemples susnommés, que le Président Macky Sall et son entourage n’en ont cure des préoccupations vitales du peuple sénégalais. Guy Marius rappelle que Mame Mbaye Niang a reconnu que, concernant le Prodac, un rapport existe bel et bien. Un rapport que Mame Mbaye Niang a d’ailleurs accusé l’actuel Premier ministre Amadou Bâ d’avoir fait fuiter. Un rapport dont Amadou Bâ reconnaît l’existence.
De son point de vue, l’enjeu du procès réside dans une volonté d’épingler Ousmane Sonko pour recel de documents administratifs s’il présente le fameux rapport à la barre. Le principe retenu, explique-t-il, est non seulement de condamner Ousmane Sonko pour qu’il ne soit pas candidat à la présidentielle et éventuellement de lui retirer la mairie de Ziguinchor à travers une instrumentalisation de la justice.
Or, souligne Guy Marius Sagna, une justice équitable voudrait que l’on éclaircisse la lanterne des Sénégalais sur le scandale des 29 milliards du Prodac. D’ailleurs, Birahime Seck du Forum civil a consacré un livre au Prodac (Lettre au peuple : Prodac, un festin de 36 milliards de francs Cfa, NDLR) sans être inquiété. Fort de ce constat, il s’agit comme l’affaire Adji Sarr d’un complot politique, une cabale politique pour éliminer un adversaire.
Du reste, il indique qu’il y a actuellement une convergence de vues avec la section sénégalaise d’Amnesty International pour protéger les lanceurs d’alerte comme Ousmane Sonko.
Tribune