De passage à Paris, le sélectionneur du Sénégal a longuement répondu aux questions de RFI. Aliou Cissé est revenu sur la préparation de l’équipe nationale à la Coupe du monde au Qatar que les « Lions » ouvriront le 21 novembre prochain face aux Pays-Bas. Aliou Cissé a fait le tour d’horizon des objectifs de son équipe. (Extraits de l’entretien)
Vous regardez maintenant vers le Qatar vers la Coupe du monde. Ce sera l’échéance de la fin de l’année, mais avec quel objectif pour les « Lions » de la Téranga qui n’avaient pas passé la phase de groupe en 2018 ?
Quatre ans se sont écoulés, on a eu le temps d’emmagasiner plus d’expérience collective. Aujourd’hui, nous y allons avec beaucoup d’ambition tout en restant aussi réalistes. Il ne faut pas non plus oublier qu’à la dernière fois, nous avons été éliminés parce que nous avons pris un carton jaune de plus. C’était d’ailleurs une première pour une équipe d’être éliminée au carton. À côté de cela, c’est vrai que l’on a une équipe compétitive, mais je le disais, avant d’être champions d’Afrique, nous étions attendus, aujourd’hui, nous serons encore plus attendus. Nous avons des ambitions, mais ces ambitions doivent être réalistes et atteignables.
Ce serait quoi une Coupe du monde réussie ?
C’est d’aller le plus loin possible. D’abord sortir de la poule et à partir des huitièmes de finale, on sait que tout est possible. Vous gagnez, vous continuez. Vous perdez, vous rentrez à la maison. Je crois que ce genre de matches, on a l’habitude de les jouer. On a le vécu et l’expérience pour ça. En réalité, on y va vraiment avec beaucoup d’humilité, beaucoup d’ambition, mais aussi beaucoup de confiance.
C’est une Coupe du monde particulière, décalée à l’automne, avec une préparation tronquée pour l’ensemble des sélections avec des joueurs à leur pic de forme. Est-ce que cela peut rendre cette compétition encore plus belle ?
Je ne sais pas. Comme je le dis, on sera en pleine saison. À la CAN, on se plaignait qu’on manquait de temps de préparation, car nous n’avions que 15 jours. Là, on n’aura qu’une semaine. D’où mon inquiétude aujourd’hui de voir nos joueurs, leurs destinations et leurs transferts parce qu’il est important qu’entre juin, juillet, août, jusqu’à septembre et peut-être même novembre, ils soient compétitifs. Actuellement, certains joueurs sont en instance de départ, d’autres ne savent pas trop. Tout cela, c’est un casse-tête pour les sélectionneurs. Si nous arrivons avec des joueurs compétitifs entre juillet et novembre, on aura notre mot à dire sur cette compétition.
La préparation à la Coupe du monde va être très resserrée. Comment allez-vous gérer ce mois de septembre qui va être consacré aux éliminatoires de la CAN ? Est-ce que c’est ne pas une difficulté supplémentaire ?
Il y a un mois, j’ai lancé un appel au nom de tous les sélectionneurs africains qualifiés à la Coupe du monde pour faire savoir que l’on a besoin d’un minimum de préparation pour pouvoir représenter dignement, pas seulement le Sénégal, mais toute l’Afrique. C’est vrai que nous espérons que ces matches d’éliminatoires de la CAN en septembre soient décalés par notre confédération pour y mettre en lieu et place des matches amicaux afin que les cinq représentants du continent africains puissent vraiment se préparer. Nous croisons les doigts et avons bon espoir.