Drogue et faux médicaments saisis : la douane mobilisée contre la Criminalité transfrontalière organisée
En plus de la collecte d’une bonne partie des recettes budgétaires, les soldats de l’économie contribuent à préserver la santé physique et mentale des populations avec, notamment, la traque des produits prohibés.
Mardi dernier, la subdivision des Douanes de Fatick a incinéré près de 3896,5 kg de chanvre indien et des faux médicaments pour une valeur estimée à 202 millions de francs CFA. La cérémonie, présidée par la gouverneure de la région, SeynabouGuèye, et conduite par la patronne de la subdivision, le lieutenant-colonel NdèyeFatouNdiaye, était organisée dans le cadre de la célébration, deux jours plus tôt (dimanche 26 juin), de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de drogue.
En marge de cette action symbolique, les douaniers ont communié avec les populations de Fatick autour d’une opération de don de sang. Traduisant ainsi la volonté de leur direction générale d’asseoir une douane de proximité, au service du développement économique et social.
Pourvoyeurs de recettes
Certes, les soldats de l’économie sont plus connus pour leur forte contribution au budget national. En 2021 par exemple, malgré la morosité du contexte économique post-Covid, ils ont mobilisé 1176 milliards de francs CFA de recettes, soit un glissement positif de 156 milliards par rapport à 2020.
Et pour les trois prochaines années (2023-2025), l’Etat attend de l’administration douanière une contribution globale de 2531,5 milliards sur les ressources espérées durant cette période (13 979,6 milliards) : 798,7 milliards en 2023, 843,1 milliards en 2024 et 889,7 milliards en 2025.
Mais la Douane, ce n’est pas que la collecte de recettes. Elle contribue également à la préservation de la santé physique et mentale des populations en traquant les trafiquants de drogue et de faux médicaments dans le cadre de la lutte contre la Criminalité transfrontalière organisée (CTO).
Depuis le début de l’année, il ne se passe pas deux mois sans que les douaniers mettent la main sur une importante quantité de drogue et/ou de faux médicaments. L’opération «Bouclage» des réseaux et couloirs de la CTO, lancée par la direction générale des douanes, a permis d’intensifier les saisies.
Thiaroye-Guedj, plaque tournante du trafic de médicaments ?
C’est ainsi qu’entre février et juin, pas moins de 3,9 kg d’héroïne pure, 1934 kg de chanvre indien, des faux médicaments pour 2 milliards 550 millions 066 mille 500 francs CFA et 1 milliard 308 millions en faux billets ont été saisis par les différentes unités des Douanes.
La plus importante saisie a eu lieu les 24 et 25 mai dernier à Thiaroye Guedj, qui ressemble à une plaque tournante du trafic de médicaments contrefaits. L’opération a été réalisée par la subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur. Elle portait sur une grosse quantité de médicaments trouvée dans un «taxi bagages» et dans un entrepôt situé près du marché de Thiaroye.
La marchandise est composée, d’après le communiqué de la douane publié pour l’occasion, d’antalgiques, d’antiacides, d’anti-inflammatoires, d’anti-diarrhéiques, de multivitaminés, d’antibiotiques, d’antipaludéens, d’antimycosiques, d’antianémiques, d’aphrodisiaques et de dispositifs médicaux. Valeur estimée de la marchandise : 1 milliard 150 millions de francs CFA.
Un mois plus tôt, la douane avait saisi dans la même localité (Thiaroye-Guedj), 67 cartons de médicaments pour 546 millions 141 mille francs CFA. Compte non tenu de la kétamine trouvée dans 1000 comprimés de chlorpheniramine et dont la valeur n’a pas été évaluée au moment de l’opération.
La kétamine est un anesthésiant souvent détourné de son usage en milieu hospitalier pour être vendu et consommé comme psychotropes.
Ces opérations ont permis de contrer la circulation de l’argent sale et de préserver les populations contre les méfaits des médicaments contrefaits et de la drogue qui partaient pour inonder le territoire national. Elles ne vont certainement pas éradiquer ces phénomènes au Sénégal. Mais, si la dynamique est maintenue, elles contribueront sûrement à réduire la marge de manœuvre des auteurs de ces trafics illicites.