Le Président Macky Sall lève les équivoques. Interrogé par le Journal du dimanche, il a réexpliqué sa position sur la guerre en Ukraine, en étant très clair sur sa position malgré la neutralité diplomatique du Sénégal depuis le début du conflit.
«Dans cette guerre, il y a bien un agresseur et un agressé», a-t-il confié. N’empêche, c’était un devoir d’accepter l’invitation au dialogue lancée par Vladimir Poutine et de parler à la Russie pour «servir l’Afrique et mon pays, le Sénégal».
Lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine le 3 juin dernier à Sotchi, qui a duré plus de trois heures, le chef de l’État, accompagné du président de la Commission de l’Ua, avait plaidé pour l’accès aux engrais en Afrique et la levée des sanctions occidentales qui toucheraient certains secteurs comme les céréales. Et une partie de la solution se joue en Ukraine.
Dans cet entretien accordé à l’hebdomadaire français repris par Le Quotidien dans sa livraison de ce lundi, Macky Sall a insisté sur les méfaits de la guerre, qui «pèsent lourd sur le continent africain».
Il a rappelé que le marché d’approvisionnement en blé, et surtout en engrais, est bloqué alors que de nombreux pays africains sont dépendants de la Russie et de l’Ukraine.
Et pour le chef d’État sénégalais, le plus urgent, c’est de débloquer l’approvisionnement en engrais. Les terres doivent être fertilisées dans un laps de temps très court : il n’y a plus qu’un mois et demi pour le faire, précise Macky Sall, sans quoi la production céréalière locale ne sera pas suffisante et certains pays africains risquent de faire face à une forte détérioration de la sécurité alimentaire.
Le Président sénégalais est revenu sur d’autres sujets, notamment celui de l’Otan. Il a indiqué que lors de cet entretien, Vladimir Poutine lui avait indiqué que l’entrée de la Suède et de la Finlande à l’Otan ne lui posait aucun problème. Une confession qui a d’ailleurs étonné le Président sénégalais.