Les communautés de pêcheurs se sont réunis ce mercredi pour célébrer la Journée mondiale des océans sur le thème : »Revitaliser les océans par l’action collective ».
L’occasion a été saisie pour étaler maux et complaintes, aussi pour protester contre l’industrie de la farine et de l’huile de poisson. Une fois de plus, les acteurs demandent à l’État d’agir contre ces industries.
Des banderoles fabriquées à partir de filets de pêche et portant les messages “Global Ocean Treaty now!” (« Traité mondial sur les océans, maintenant ! ») et « Ana Sama jën » (« Où est mon poisson ? ») ont été jetées en pleine mer. En effet, cette année, la journée a été assez particulière. C’est par une marche maritime que les acteurs ont crié leur ras-le-bol. La marche accompagnée de messages de protestations s’est déroulée en pleine mer. A bord des pirogues, femmes transformatrices et pêcheurs ont dit non à la dilapidation d’une ressource devenue introuvable.
Ainsi, l’adoption de la convention Fity, la transparence, l’arrêt des licences de pêche des usines de poisson, la reconnaissance juridique des femmes transformatrices, entre autres griefs ont été formulés et mis dans un mémorandum.
Selon Abdou Karim Sall, président de la plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Papas), la journée a été célébrée dans la contestation pour fustiger la présence des bateaux.
»Avec 718 kilomètres de côtes, on est a 25.000 pirogues et plus de 100 bateaux dans les eaux. Nous nous rendons compte qu’il y a une surexploitation de cette ressource à cause de la pêche industrielle. Nous ne connaissons pas le nombre de bateaux qui existe dans nos côtes, ni des usines de farine de poisson. Nous voulons que les agréments de ces usines soient arrêtés. Nous invitons le Président Macky Sall à respecter la convention Fity qui a été ratifiée. Il faut revitaliser la ressource », interpelle M. Sall.
Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océan au niveau de Greenpeace Afrique assure qu’il y a une crise au niveau des océans.
»Il y a une rareté des ressources due en partie par des mauvaises politiques de pêches mises en œuvre au Sénégal. Et, Greenpeace Afrique n’a jamais cessé de les dénoncer », dit Abdoulaye Ndiaye.