La semaine dernière, Moussa Fall, buandier (il fait le linge) au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fann a été condamné à trois mois de prison ferme pour exercice illégal de la médecine. Sa peine a été convertie en travaux d’intérêt général.
Dans son édition de ce mardi, Libération donne plus de détails sur les agissements du faux docteur, qui tenait un cabinet clandestin à Liberté VI Extension. Le journal renseigne qu’il a avoué aux enquêteurs pratiquer la médecine depuis 2018. Et pour se justifier, il invoque une passion pour une profession qu’il observait de loin, en tant que buandier à Fann.
Dénoncé anonymement, Moussa Fall a été pris en flagrant délit. Les policiers partis à ses trousses l’ont surpris en train de consulter un certain O. Guèye. Interrogé par les enquêteurs, ce dernier reconnaît être venu de Kaolack pour une consultation médicale.
Conduit au siège de la DIC, Moussa Fall reconnaît les faits. Il admet aussi avoir acquis lui-même le matériel trouvé chez lui lors de la perquisition et composé, notamment, de gants en latex, de tensiomètres, de tubes de prélèvements et d’ampoules injectables.
Le faux docteur a par contre nié avoir volé la carte professionnelle trouvée sur lui et appartenant au docteur (un vrai) Alioune Niang. Il a affirmé avoir oublié de remettre celle-ci à son propriétaire, qui lui avait demandé de la retirer pour lui au niveau du service chargé de son établissement.
Le docteur Niang a démenti le mis en cause, signalant aux policiers que Moussa Fall ne l’a jamais informé de la disponibilité de sa carte professionnelle et qu’il a dû s’en faire établir une nouvelle.
Initialement poursuivi pour usurpation de fonction, Moussa Fall sera finalement condamné pour exercice illégal de la médecine. Le juge ayant écarté le premier chef pour ne retenir que le second.