Violations des droits des travailleuses domestiques : Des acteurs plaident pour l’adoption de la convention 589 de l’OIT
Les femmes de 15 à 64 ans représentent plus de 50% de la population active hors revenu élevé, en Afrique subsaharienne et peu ont accès aux emplois formels.
Selon International Labour Office 2019, comparativement aux hommes, les femmes occupent majoritairement le secteur informel dont l’emploi domestique rémunéré.
Les travailleuses domestiques nettoient, cuisinent, prennent soin des enfants, s’occupent des membres âgés de la famille, effectuent des tâches essentielles pour leurs employeurs.
»Elles sont les piliers de la maison », a assuré Dr Fatima Diallo, directrice du Centre de recherche et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels.
Elle regrette que les travailleuses domestiques soient confrontées à plusieurs difficultés.
»Leurs droits sont bafoués au quotidien, elles sont vulnérables alors que c’est elles qui portent les foyers, qui s’occupent des enfants, du bien-être des familles », s’est-elle désolée.
Vulnérables, exposées, victimes d’abus et d’autres vices, ne pouvant pas prétendre à un salaire décent, selon l’organisation Internationale du Travail (OIT), huit travailleuses domestiques sur dix ne bénéficient pas de respect, ni de protection sociale, ni de congés en raison de leur travail informel.
Ainsi, une rencontre de validation d’une étude sous-régionale sur les violations des droits économiques sociaux et culturels des travailleuses domestiques en Afrique francophone a regroupé le Mali, la Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour appuyer le plaidoyer.
En effet, dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, la plupart des législations en matière de travail ne prend pas en considération toute la complexité liée aux conditions de vie et de travail des travailleuses domestiques.
Des acteurs évoluant dans ce domaine, tels que la plateforme de plaidoyer des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (DESC) en Afrique de l’ouest francophone et au Sahel, le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (CRADESC), la Foundation for a Just Society (FJS) et AWID, se battent pour la ratification massive de la convention 589 de l’OIT qui porte sur la protection des travailleurs domestiques.
»Le travail d’inspection doit aussi prendre en compte cette catégorie vulnérable même si leur lieu de travail est plus ou moins privé », plaide Mme Diallo.