Une affaire pour le moins rocambolesque ébranle le Tribunal de Dakar. Samba Cor Fall, un homme de 45 ans, a été interpellé en flagrant délit d’ »usurpation de fonction, usage de fausse qualité et extorsion de fonds » le 9 mai dernier dans le bureau N°84 du Palais de Justice. Son arrestation met fin à une audacieuse escroquerie qui a duré plusieurs jours, semant la confusion parmi les justiciables.
Tout commence lorsque F.K. Diouf, magistrate en service à Kaolack (centre), est informée par son beau-frère, M. Diop, de la présence d’un individu se faisant passer pour un magistrat au sein du Palais de Justice de Dakar. L’homme, prétendant diriger un « bureau des médiations pénales », aurait tenté d’extorquer de l’argent en échange d’une prétendue clémence judiciaire.
Vérification faite, la magistrate confirme que ce bureau n’existe pas et alerte aussitôt ses collègues dakarois. Le parquet saisit alors la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic) pour ouvrir une enquête.
Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par Libération, Samba Cor Dia Fall, se présentant comme un « juriste-consultant », aurait à plusieurs reprises usurpé l’identité d’un magistrat. Il convoquait des justiciables dans le bureau N°84, un local qu’il avait frauduleusement occupé, et leur proposait une « médiation pénale » contre le versement d’une somme d’argent.
L’un de ses cibles, M. Diop, a révélé avoir reçu un appel menaçant le 30 avril, l’informant qu’il était convoqué le 2 mai sous peine d’être placé sous mandat de dépôt. Méfiant, M. Diop prévient un substitut du procureur, déclenchant ainsi un dispositif de surveillance.
Le jour de la convocation, Samba Cor Dia Fall se présente à un gendarme sous le titre de « Président Samba Cor Dia Fall » et parvient à s’installer dans le bureau. Toutefois, le gendarme, trouvant son comportement suspect, alerte le procureur général, Ibrahima Ndoye, qui confirme qu’aucun magistrat de ce nom n’existe. L’ordre est alors donné de l’arrêter sur-le-champ.