Les attitudes et comportements des actuels dirigeants du Sénégal ne sont en rien différents de ceux qu’ils avaient étant opposants. Les dénonciations, le retour du gatsa-gatsa, les invectives, les insultes, les détails insignifiants, les combats de personnes sont toujours légion. La force que leur confère le pouvoir y ajoute les arrestations, les emprisonnements et abus d’autorité.
Le pouvoir et l’Etat sont un condensé d’une très grande complexité. Les héritages d’un Etat sont constitués d’Histoire, de savoirs, de métiers, de relations, de secrets qu’il faut du temps pour intérioriser et maîtriser. Le défunt Mamadou Diop, officier de Gendarmerie, juriste, ministre, maire, enseignant, écrivain, homme d’affaires me confiait ceci : « il faut quatre ans pour être un bon ministre ». Pour bien connaitre son département, ses services, ses hommes, ses partenaires, son patron et …ce que l’on vous cache.
Après un an d’exercice du pouvoir, le Projet et les Solutions du Pastef sont toujours invisibles.
Le Pastef est venu au pouvoir sans aucune expérience de l’Etat central et du pouvoir. Et veut matérialiser des promesses irréalisables. Ce qui débouche sur de l’incompétence.
Le Pastef est venu au pouvoir avec beaucoup de rancoeurs vis-à-vis du pouvoir précédent. Et veut assouvir de la vengeance. Ce qui débouche sur de la haine.
Le Pastef est venu au pouvoir avec des envies « d’effacer » des citoyens qui pensent différemment d’eux. Ce qui débouche sur de l’arbitraire et de la méchanceté.
Incompétence, haine, arbitraire et méchanceté ont déjà piégé le Projet imaginaire de Pastef.
Mamadou Sy Tounkara
(1) Titre emprunté à Abdou Latif Coulibaly, « Wade, un opposant au pouvoir, l’Alternance piégée », Edition Sentinelles, Dakar, 2003, 300 pages.