Le Fdr, le Pds et la Nouvelle responsabilité : Le pouvoir face à ses oppositions

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L’Apr, «Taxawu Senegaal» et «Rewmi» sur un front, Amadou Ba sur un autre, et le Pds et ses alliés en embuscade. Voilà le nouvel ordre d’attaque de l’opposition. Qui ne va pas faciliter la tâche au pouvoir. Qui s’est plaint de ne point disposer d’adversaires à son niveau. Ils sont tous sur les starting-blocks, il ne reste plus qu’à lâcher les chevaux !
Par Malick GAYE –

«Nous n’avons pas une opposition. On a juste quelques chroniqueurs et une bonne partie de la presse qui s’opposent.» L’anticipation de El Malick Ndiaye, responsable du parti Pastef et président de l’Assemblée nationale, pour réduire l’exposition médiatique du nouveau front de l’opposition en «insultant» les médias, n’aura pas l’effet escompté. Il n’est plus un secret pour personne que Khalifa Sall et compagnie ont décidé d’appliquer la même formule qui avait réussi à installer l’opposition dans les grandes villes du pays et qui a failli imposer une cohabitation à Macky Sall. Une première bataille que le pouvoir a perdue.

Désormais, il faudra faire face à une opposition, certes divisée sur la dynamique unitaire, dont le point de convergence reste la cible. Amadou Ba ne souhaite pas s’allier à ses bourreaux d’hier. Quoique légitime, cette distance souhaitée par l’ancien Premier ministre peut avoir des conséquences néfastes sur l’objectif global de l’opposition. La dernière échéance électorale en est la preuve. En effet, optant pour des listes séparées en vue de former une intercoalition, l’opposition, dans son ensemble, n’a été devancée que de 300 mille voix. Pour autant, la Coalition Pastef a raflé 130 sièges sur les 165 qui étaient en jeu. Cette absence de Amadou Ba dans le nouveau front de l’opposition peut aussi avoir une conséquence positive. En effet, elle officialise la formation des blocs de l’opposition. En effet, l’Apr, qui vient de perdre le pouvoir, n’a pas une bonne image, aux yeux de l’opinion. S’allier avec eux, c’est courir le risque d’être mis dans le même sac que ceux qui ont «pillé le pays et entravé son développement».

En décidant de prendre ses distances vis-à-vis de l’Apr, Amadou Ba, qui est en partie responsable du bilan de l’ancien Président Macky Sall, joue à fond la carte de la victimisation et aura l’occasion d’arbitrer le duel politique sous fond de reddition des comptes entre le parti Pastef et l’Alliance pour la République.
En attendant, l’ancien Pre­mier ministre ne va pas refuser un débat politico-technique sur la gestion de la chose publique. Amadou Ba peut se targuer d’être l’homme le plus expérimenté de la classe politique actuellement. Une entrée dans le nouveau front de l’opposition ne lui garantit pas de jouer les premiers rôles, au regard de la composition de celui-ci. En refusant d’être membre du nouveau front, Amadou Ba s’évite une querelle de positionnement inutile, en plus de récolter une probable sympathie du public. Qui va s’interroger sur la sincérité de l’entente entre Khalifa Ababacar Sall et ses anciens bourreaux.

Les deux derniers cités n’ont absolument rien à perdre. L’Apr traîne une image pas du tout reluisante, au moment où Khalifa Sall et le président du parti «Rewmi», Idrissa Seck, semblent contraints de revenir dans une arène politique, qui avait fini de fixer leur sort respectif à la dernière élection présidentielle. Ainsi, le parti Pastef sait désormais qu’il a affaire avec presque tous les anciens opposants de Macky Sall. Ousmane Sonko sait que la donne va se corser. Car, le cocon qu’offrait l’opposition va être remplacé par une nécessité de résultats. Plutôt que de faire des lives sur les réseaux pour s’insurger contre l’action d’un tel ou d’un tel autre, Ousmane Sonko sera attendu sur l’amélioration de la vie quotidienne des Sénégalais. Et l’opposition ne compte pas lui faciliter la tâche avec plusieurs fronts.

lequotidien

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