Le Sénégal, pays de tolérance et de valeurs humaines, se trouve aujourd’hui confronté à une réalité amère et troublante. De plus en plus, des scènes de violence et de dépravation circulent, dévoilant des pans sombres de notre société. Récemment, après l’affaire de la petite Diary à Malika et une vidéo choquante d’un incident à Saint-Louis, l’indignation est palpable. Mais au-delà de la réprobation légitime, la question reste entière : jusqu’où allons-nous tolérer de telles situations ?
Ce qui frappe le plus dans ces cas de viols et d’attouchements, c’est leur banalisation. Ces actes de violence, ces scènes inacceptables, ne se produisent pas dans des coins isolés mais bien sous nos yeux, dans des lieux de vie quotidiens : les bus, les motos-taxis, les cars rapides, où la débauche semble se jouer comme une scène de théâtre absurde. Entre deux arrêts à Dakar, tout peut se passer… Ces « rissoumen » se donnent tous les moyens pour voler du plaisir. À leurs risques et périls !
Et pourtant, face à ce spectacle morbide, les passagers restent là, sidérés, comme spectateurs d’un drame qui semble n’être qu’une routine.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, et l’on se souvient des menaces de certaines féministes qui, en désespoir de cause, envisageaient des manifestations radicales [à poil] pour réclamer la castration des agresseurs. Une proposition certes provocatrice, mais qui, à bien des égards, illustre le degré de désarroi et d’impuissance face à cette violence endémique. Comme dans une mauvaise comédie télévisée, on se trouve entre l’envie de rire jaune et celle de pleurer face à une situation qui dépasse l’entendement.
Mais au-delà de l’indignation collective et des déclarations extrêmes, il devient urgent de sortir de ce cercle vicieux. Nous avons tous conscience que les cris de révolte ne suffisent plus. Ce qui est requis, c’est une action concrète, une véritable stratégie pour endiguer cette violence. Le défi est de taille et nécessite un travail en profondeur, sur le plan législatif comme sur le terrain social. Il est impératif que des mesures effectives soient prises pour punir les coupables, mais aussi pour prévenir ces comportements destructeurs à la racine, en élevant la conscience collective et en réaffirmant les valeurs humaines.