Reddition des comptes au Sénégal sous Sonko et Diomaye : Quand l’esprit de vengeance domine le Principe de la transparence !, (Par Cheikh Tidiane Kande)

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La question de la reddition des comptes est au cœur des débats publics au Sénégal, notamment en ce qui concerne l’affaire Farba Ngom, qui illustre de manière troublante les dérives potentielles d’un système où l’esprit de vengeance prend le pas sur le principe fondamental de la transparence. Dans ce contexte, il est essentiel d’examiner comment certaines dynamiques politiques peuvent altérer la perception et l’application de la justice au sein de notre société.

L’affaire Farba Ngom met en avant non seulement les enjeux économiques, mais aussi les implications sociales et politiques d’une telle instrumentalisation de la justice. Ces initiatives contre des figures emblématiques du secteur privé, souvent présentées comme des « champions industriels » ayant eu des liens étroits avec le pouvoir passé, soulèvent des questions fondamentales sur l’équité et l’intégrité des procédures judiciaires. Il est fort à parier que, comme l’affirme le sociologue Pierre Bourdieu, « la justice est un instrument de domination »; ainsi, l’usage de la justice dans un cadre vindicatif peut être considéré comme une forme de manipulation qui met en péril la paix sociale.

Les accusations gerichtées non seulement contre des entrepreneurs prospères, mais aussi contre des personnalités qui, en dépit de leur proximité avec l’ancien régime, n’ont pas soutenu Ousmane Sonko dans le cadre du dossier Adji Sarr, soulèvent une préoccupation légitime. En effet, ces actions semblent moins motivées par une véritable quête de justice que par un désir de revanche. Ce phénomène rappel l’importance du droit au regard de la démocratie et de la société en général. Comme le souligne le juriste Alain Supiot, « la justice ne peut être qu’une garantie contre l’arbitraire » ; or, dans un contexte où la justice devient un outil de vengeance, cette garantie est largement compromise.

La mobilisation populaire dénonçant l’autoritarisme et l’instrumentalisation de la justice est, sans conteste, un recours légitime. Les Sénégalais, par leur engagement dans les manifestations et les débats publics, exercent un droit fondamental : celui de défendre leurs droits inaliénables. Néanmoins, le défi est de taille. Leurs efforts doivent se focaliser sur la mise en place d’un cadre institutionnel qui privilégie la transparence et l’équité, plutôt que de lancer des attaques qui risquent de renforcer des clivages au sein de la société.

Le silence face à ces forfaitures, comme l’a souligné Amnesty International, peut être interprété comme une complicité passive. Il est crucial de dénoncer toutes formes d’abus et de préserver le précieux équilibre entre ordre et liberté, afin de ne pas entraver le chemin vers une véritable démocratie où chacun a sa place et où la transparence règne.

En somme, l’affaire Farba Ngom est révélatrice d’une réalité complexe où l’esprit de vengeance menace l’essence même de la transparence. Il est impératif de faire entendre la voix des Sénégalais, non seulement en tant que consommateurs de justice, mais aussi en tant qu’acteurs de leur propre destin, afin de garantir un avenir basé sur le respect des principes démocratiques fondamentaux. La route vers la transparence passe par une vigilance constante et un engagement collectif pour mettre fin à l’arbitraire et restaurer la confiance en nos institutions.

A préciser que Farba Ngom n’a jamais été ministre, Directeur Général encore moins Coordinateur de programme étatique. Il n’a jamais été ni DAGE, ni DAF. Il n’a jamais été ordonnateur de dépense et n’a jamais géré un budget.

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