A. Bâ devrait passer cinq ans en prison. Placé en détention préventive en 2020, à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès, ce jeune charretier doit patienter encore un an derrière les barreaux avant de recouvrer la liberté. Il a été condamné pour meurtre par la chambre criminelle de Thiès. À cause d’une histoire de pommes de terre.
Les faits remontent à 2020. A. Bâ était âgé de 18 ans. Sa victime ? Son ami A. Youm.
D’après L’Observateur, qui a couvert le procès, les deux jeunes devaient se partager l’argent de la vente d’un sac de pommes de terre dans un champ situé à Thiès. Lorsque le meurtrier a refusé de donner sa part à sa victime, une dispute éclate. Les deux amis en viennent aux mains. «Ils seront vite séparés par les voisins», rappelle le journal.
Mais ce n’était qu’une trêve. De courte durée. «Il a fallu que ces derniers tournent le dos pour qu’ils se sautent dessus à nouveau, rapporte L’Observateur. A. Bâ ramasse une brique pour asséner le coup fatal à Youm. Gravement blessé à la tête, la victime s’écroule et se vide de son sang. Alertés par ses cris, les voisins qui ont vite accouru, trouvent A. Youm au sol et A. Bâ tranquillement assis sur sa charrette.»
À la barre de la chambre criminelle, I. Kâ, témoin de la bagarre, a confirmé cette version, précisant qu’au moment où la victime «était entre la vie et la mort», le meurtrier «était tranquillement assis sur sa charrette dégustant son ‘thiakry’».
A. Ba a été sommé de quitter les lieux du drame. Évacué à l’hôpital Aristide Le Dantec, A. Youm succombera à ses blessures quelques heures plus tard. Arrêté par la gendarmerie, le mis en cause a reconnu les faits. Devant la Chambre criminelle, il a juré qu’il n’avait pas l’intention de tuer son ami. «Quand il a brandi un couteau, je me suis défendu», a-t-il affirmé.
Convaincu que l’accusé avait l’intention de tuer, le procureur a requis 7 ans. Le juge a retenu 5 ans.