Dans le cadre de l’enquête sur les marchés de l’Onas, Thierno Alassane Sall et Cheikh Dieng ont été entendus par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Le premier est l’auteur de la plainte contre X qui a déclenché la procédure. Le second était le directeur général de l’entreprise, limogé après l’éclatement des suspicions de corruption et de surfacturations sur le marché de curage des canaux à Dakar et dans les autres régions. Sall a confirmé sa plainte tandis que Dieng, reparti libre de la Section de recherches, a déclaré avoir apporté les preuves qu’il est blanc comme neige dans cette affaire.
Aussitôt après ces deux auditions, les regards se sont tournés vers Cheikh Tidiane Dièye, qui assure la tutelle de l’Onas en tant que ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Celui qui avait laissé entendre que le directeur de l’Onas limogé était coupable, notamment de choix douteux dans l’exécution du marché en question.
Cheikh Tidiane Dièye peut bel et bien être entendu. Il y a deux voies selon le juriste Ibrahima Ndiaye, interrogé par Source A : soit le Garde des Sceaux donne son aval soit son collègue démissionne. «Si le ministre de la Justice le veut, il donne autorisation au procureur de la République pour entendre Cheikh Tidiane Dièye», renseigne le spécialiste. Qui s’empresse d’ajouter que s’il doit être jugé, le ministre de l’Hydraulique est passible de la Haute Cour de justice.
Selon Ibrahima Ndiaye, Cheikh Tidiane Dièye peut «mettre tout le monde à l’aise» en démissionnant. «C’est comme ça que ça se passe dans des pays démocratiques, appuie le spécialiste de Source A. Quand vous êtes cité, à tort ou à raison, dans un scandale comme celui de l’Onas, vois allez voir le président de la République ou son Premier ministre pour leur dire : ‘le temps d’éclaircir cette situation, je voudrais être libéré de mes charges ministérielles’.»