Abdou Khadre Sanogo, sociologue : « Ce genre d’actes ne peut s’expliquer que par l’aveuglement, la jalousie, la haine, l’envie ou la méchanceté »

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Les atrocités sur des enfants traduisent une société en déliquescence. Les auteurs ne sont guidés que par la haine, la jalousie et la méchanceté. L’analyse est du sociologue Abdou Khadre Sanogo.

Ôter la vie à des enfants en représailles à un différend avec un adulte démontre, selon le sociologue Abdou Khadre Sanogo, de « l’esprit animalier des humains surtout quand ils sont en compétition ». Mieux, ajoute-t-il, « cela pose aussi le débat de l’intelligence émotionnelle, la maitrise et la régulation des ressentis chez l’humain ». Toute cette violence donne à son avis, « l’impression qu’il y a une grave crise de l’humain qui a fini de nous propulser vers nos envies, émotions et goûts ». Abdou Khadre Sanogo pense en outre que « ce genre d’actes ne peut s’expliquer que par l’aveuglement, la jalousie, la haine, l’envie ou la méchanceté de ceux qui la posent ». La promotion de la culture de la paix n’existe plus dans la société. Le sociologue d’estimer par ailleurs que la famille est en déliquescence. « Au Sénégal, on doit plus parler de couples que de familles », analyse-t-il en rappelant que l’idée de famille en Afrique est une création plus élargie qui va au-delà des conjoints où chaque segment avait un rôle à jouer pour l’équilibre social. Cette dislocation des familles explique la perte des repères sociaux. « Nous avons fini d’être dans un carcan individualiste où nous ne sommes plus dans l’esprit communautariste, dans des cercles où on peut redresser nos comportements contrairement au passé ou nous avions une société capable de nous faire revenir dans la normalité quand nous étions sur la voie de s’en éloigner», affirme-t-il. Pour Abdou Khadre Sanogo, « il faudrait, réinventer la société et la remodeler». Mieux, dans les politiques publiques, « on doit mettre sur place des centres d’écoute capables de recueillir les complications, les incohérences, les déséquilibres des individus qui existent dans la société et d’anticiper dans les réponses ». Il trouve ainsi nécessaire que l’État puisse aider ses citoyens à avoir des réponses dans le domaine psychique.

 

sudquotidien

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