Participation aux élections législatives : Les vraies motivations de la journaliste Mariam Selly Kane
La journaliste Marième Selly Kane passe de l’autre côté de la baie vitrée. Elle vient de franchir le Rubicon. L’ex-directrice de la RTS 2 part à la conquête des voix des Sénégalais pour les élections législatives programmées le 17 novembre 2024. La journaliste a fait l’annonce, au cours d’une conférence de presse.
« Nous avons visé l’Assemblée nationale parce que c’est là où se prennent les décisions pour changer les choses et nous avons les solutions concrètes qu’il faut pour résoudre les problèmes du pays »,a-t-elle déclaré à l’ouverture de sa conférence de presse.
Déclinant son programme, l’ex-directrice de la RTS 2 ambitionne de restaurer et d’entretenir l’espoir auprès des couches vulnérables de la société notamment les jeunes et les femmes, de réformer le système éducatif, de régler le problème de l’employabilité des jeunes, mais aussi d’améliorer les conditions de travail des journalistes.
S’agissant de la politique d’emploi, le leader de la Coalition MSK a relevé l’abandon de beaucoup de jeunes par le Gouvernement. Par conséquent beaucoup d’entre eux prennent des pirogues pour rallier l’Espagne à la recherche désespérée de meilleures conditions de vie.
Elle estime que les coopératives agricoles mises en place par l’Etat ne sont pas suffisantes pour régler le problème d’employabilité de cette couche. C’est pour cela que Mariam Selly Kane propose un retour à la terre mais avec des mesures d’accompagnement durables qui peuvent motiver et retenir les jeunes dans le pays.
En ce qui concerne l’école sénégalaise, l’ancienne pensionnaire de Mariama Ba a insisté sur la réforme du système éducatif. Elle milite pour la création des lycées professionnels pour orienter certains élèves dès l’obtention du BFEM.
Pour Mariam, l’école sénégalaise forme des élites, des têtes bien faites qui malheureusement peinent à intégrer le monde du travail et elle pense que cette situation doit changer en passant par des réformes.
S’agissant de l’insertion des femmes, l’ancienne patronne de la RTS2 est prête pour promouvoir l’équilibre à l’Assemblée nationale où elle dit sentir une discrimination à l’égard de la gente féminine. Selon cette dernière, les femmes sont présentes à l’Assemblée nationale. Mais elles sont toujours à la solde de leurs groupes parlementaires. Ce qui les empêche de s’imposer pour mettre en avant la cause des femmes.
Une pression fiscale contre-productive
Evoluant dans le secteur des médias depuis 32 ans, Mariam Selly Kane n’a pas laissé en rade le problème de la presse sénégalaise. Dans son programme, la journaliste a décrié la précarité dans laquelle vivent ses confrères et consœurs et promet de les représenter et de les défendre une fois élue députée.
« La fiscalité à outrance sur la presse et les autres secteurs privés est contre-productive. Ça ne règle pas le problème, au contraire ça contribue à l’augmentation du chômage technique. La situation de la presse sénégalaise est morose. Elle est asphyxiée et subit actuellement une pression fiscale et politique sans nom. L’amélioration des conditions de la presse est un message, un combat que je porterai que je clamerai haut et fort à l’Assemblée nationale. On doit rendre hommage à la presse sénégalaise, un vrai reflet de la démocratie », dixit la femme de média.
Pur produit de l’école sénégalaise, Mariam Selly Kane a fait ses études à la maison d’édition Mariama Bâ de Gorée avant d’entrer au CESTI où elle a obtenu son diplôme en journalisme.
Observant ce qui se passe dans l’arène politique, elle refuse d’être une spectatrice et opte de devenir actrice pour changer la donne. En effet, son engagement politique est né à partir d’un constat de marginalisation des femmes dans les instances de prise de décisions à l’Assemblée nationale.
Les prochaines législatives, estime-t-elle, sont une opportunité de redistribuer les cartes, d’équilibrer la représentation parlementaire et de renforcer la présence des femmes dans le dispositif de prise de décisions…