Raccordement à tout à l’égout à Médina Baye : des ménages égrènent l’impact social, économique et sanitaire
Le sol est encore humecté à Médina Fall, un quartier de la cité religieuse de Médina Baye. Les familles sont dans les préparatifs du Gamou. On peut voir certains peindre les murs, d’autres installer des bâches à la devanture ou sur la terrasse. Aujourd’hui, à Darou Ramati, on peut penser à passer cet événement religieux au sein des concessions. La nappe affleure çà et là. Mais ce n’est rien par rapport à ce que les habitants de Médina Fall avaient vécu depuis des décennies. « Depuis que nous avons eu le raccordement au réseau, nous pouvons recevoir, nos parents et d’autres pèlerins dans un environnement plus propre. C’était difficile d’habiter à Darou Ramati. Notre problème, c’est la remontée de la nappe », a confié Monsieur Guèye sur le perron de sa maison. Son épouse ne veut pas faire face à la caméra. Par contre, elle verse son grain de sel dans la discussion. « L’impact du raccordement, nous le vivons tous les jours. Tout le monde a besoin d’avoir le raccordement. Mais beaucoup de ménages attendent », dit-elle. Cette famille ne paie plus pour la vidange. Cette dépense de moins n’est pas négligeable dans ce quartier où les remontées capillaires sont quasi permanentes. « Dans le mois, on peut vider deux fois la fosse à raison de 20.000 F CFA la vidange. Mais durant la saison des pluies, il y a des familles qui le font plus de deux vidanges », informe Monsieur Guèye.
A quelques de ce ménage, au bout de la rue boueuse, on est à la station de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal. En face, une maison aux carreaux reluisant se distingue du décor. A l’intérieur, avec une mine avenante, Amy Sokhna sort. Elle a le visage radieux. La rue s’anime avec l’artiste comédien Wadiou Bakh qui déride l’atmosphère en ce début d’après-midi. Les jeunes garçons et filles, des femmes accourent de partout. La joie de Amy Sokhna est d’autant plus grande que le road-show aborde la question de l’assainissement : celui de la préservation des ouvrages d’assainissement notamment les réseaux des eaux usées et pluviales. Amy Sokha est convaincue. Nous n’avons pas besoin de prêcher. La dame parle avec le cœur. « Nous poursuivons la modernisation de notre maison. Il y a quelques années, avant le raccordement, nous investissions pour la vidange de la fosse septique et surtout pour refaire les murs râpés. Avec le raccordement, nous n’avons plus de mauvaises odeurs. Nos enfants tombent rarement malades », compare la dame. Elle ne prêchera pas uniquement pour sa chapelle. Amy Sokhna prie que ses voisins notamment et son délégué de quartier bénéficient de l’extension du réseau. A Médina Fall, c’est une demande ambiante. L’Onas a permis à plusieurs centaines de ménages d’avoir le tout à l’égout.