Le Collectif des PME-PMI installé dans la zone RUFSAC de Rufisque regroupe près de deux cents (200) chefs de garage spécialisés dans divers secteurs, dont la mécanique, la tôlerie, le transport, la manutention et le génie civil. Depuis 2002, ils occupent un site jouxtant l’usine RUFSAC (une succursale de Sococim) à l’entrée de Rufisque, site qu’ils ont viabilisé avec l’autorisation de la mairie locale. Initialement, il leur avait été indiqué que ce terrain était non immatriculé.
Selon Mor Lo, coordonnateur du collectif, il a été révélé que le terrain appartenait à un ressortissant français, François Graziani, décédé en 1982, sans héritiers légaux. « Après avoir viabilisé le site (terrains aménagés, terrassement, remblaiement), nous avons découvert que ce terrain appartenait à François Graziani, qui n’a laissé aucun héritier », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ce mercredi 14 août 2024.
M. Lo précise que Graziani était titulaire des titres fonciers 128/R, 678/R, 725/R, 729/R, 767/R et 599/R. « Ces titres doivent être régularisés par l’État, notamment par un transfert de conservation au service des Domaines », ajoute-t-il.
Depuis la viabilisation du site en 2002 jusqu’en 2011, les chefs de garage ont travaillé sans problème, employant environ 1500 jeunes, en plus des emplois générés par les activités connexes telles que le commerce, la restauration, et d’autres services. Aujourd’hui, plus de 13 000 emplois sont menacés en raison d’une possible expulsion.
« Depuis 2011, nous faisons face à la menace de déguerpissement à cause d’une mafia de promoteurs et de fonctionnaires impliqués dans une spéculation foncière. Une grande partie du terrain a été transférée dans des conditions douteuses. Actuellement, des entités telles que la BOA, le Port Autonome de Dakar, une famille sénégalaise, et un ressortissant malaisien prétendent avoir des droits sur le site de 27 hectares », alerte M. Lo.
Le coordonnateur souligne que les titres fonciers ont été transférés et ré-immatriculés à Pikine et Dakar Gorée dans des conditions troubles. « Nous sommes aujourd’hui sous la menace de déguerpissement à cause de la convoitise d’un lobby foncier et de la complicité manifeste de l’Administration », déclare-t-il.
Il appelle le Président de la République et le Premier Ministre à intervenir, en soulignant que toutes les tentatives de trouver une solution juste auprès des services de l’Administration Domaniale ont échoué. « Les documents cadastraux sont faussés, et nous demandons une vérification approfondie de ces titres. Il s’agit probablement de faux », affirme-t-il.
Les chefs de garage et leurs employés prévoient de lancer une campagne de sensibilisation auprès des décideurs et des leaders d’opinion, tout en espérant une intervention gouvernementale pour préserver leur outil de travail. « Nous sommes ouverts à toute solution juste, y compris l’acquisition du site », conclut M. Lo.
Birame Khary Ndaw
leral