Augmentation des tarifs de l’eau et annulation d’un contrat de 459 milliards : Serigne Mbaye Thiam répond au président Diomaye
Face à la presse le 13 juillet dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a mis à nu l’arrêté interministériel pris par les anciennes autorités -quelques jours avant leur départ – pour augmenter les tarifs de l’eau.
Selon le chef de l’État, il s’agit d’un traquenard dont l’unique objectif est de le mettre à mal avec les Sénégalais.
La réponse de l’ancien ministre de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, ne s’est pas fait attendre. Invité de l’émission « Point de vue » sur la RTS, hier dimanche, il a tout balayé d’un revers de la main et a remis les choses dans leur contexte.
« Je m’étais abstenu de prendre la parole dans les médias pour parler de mon séjour dans le gouvernement, parce qu’il fallait laisser la nouvelle équipe s’installer. Au moment de la passation de service, devant les IGE, j’avais dit à mon successeur que j’étais à sa disposition », souligne-t-il d’emblée. Avant d’embrayer : « Tel que cela a été présenté, c’est comme si le président sortant a voulu tendre un traquenard aux nouveaux dirigeants. Or, ce n’est pas une surprise que les tarifs devaient augmenter. C’est un arrêté interministériel qui fixe les tarifs en milieu urbain signé par le ministre l’Eau et le ministre de l’Économie et du Plan. »
Poursuivant, Serigne Mbaye Thiam confie : « J’ai dit au ministre (Cheikh Tidiane Dièye) : ‘Si vous revenez sur le contrat, voilà les conséquences.’ De toute façon, il faut que quelqu’un paie. Ce qu’ils vont faire, c’est subventionner le secteur et encore qu’il y a déjà une subvention. Ce n’est pas tenable. Même s’ils diffèrent (cette augmentation des tarifs), ils le feront en 2025 ou 2026, parce que les investissements attendus sont importants et il faut que le secteur puisse s’autofinancer. »
Revenant par ailleurs sur l’annulation du contrat de 459 milliards de francs CFA sur 30 ans avec les Saoudiens d’Acwa, annoncée par le ministre Cheikh Tidiane Dièye, Serigne Mbaye Thiam signale que « les nouvelles autorités sont libres de revenir dessus. Et ce projet de dessalement, on le présente comme s’il datait de ces derniers mois. La signature du MoU a eu lieu en présence du ministre saoudien de l’Investissement en septembre 2022 au palais de la République ».
Seulement, « le président (Macky Sall) voulait peut-être le mettre dans son bilan », a cru bon de le finaliser à quelques jours avant son départ, selon l’ancien ministre Thiam repris par emedia.