Rufisque : les marchands ambulants et tabliers en colère contre le duo Sonko-Diomaye après leur déguerpissement
Arborant des foulards et brassards rouges, les marchands ambulants et tabliers du marché central de Rufisque ont exprimé leur mécontentement face à leur déguerpissement lors d’une rencontre avec la presse, hier lundi. En colère, ils ont dénoncé les autorités locales et centrales, accusées de « bafouer leur dignité et de les prendre en otage. »
Sur une banderole flottant sur le site de la rencontre, un message clair se détachait : « Les marchands ambulants et les tabliers de Rufisque sont pris en otage et leur dignité bafouée». Idrissa Ba, président des jeunes marchands ambulants et tabliers de Rufisque, a exprimé leur désillusion face aux promesses non tenues du maire de Rufisque et du préfet, initiateurs de l’opération de déguerpissement. « Ils n’ont pas respecté leurs engagements concernant les négociations entamées. Ils disent avoir trouvé des sites de recasement, il n’en est absolument rien. Ce n’est qu’imaginaire. Nous voyons notre capital s’effriter de jour en jour du fait d’un non-respect de nos droits », a-t-il déclaré.
Cela fait huit (8) ans que ces marchands subissent des déguerpissements. Idrissa Ba souligne qu’ils avaient soutenu un projet de recasement qui ne correspond pas à ce qui leur avait été promis par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. «Nous demandons de respecter la loi R234 de l’Organisation internationale du travail ratifiée par les 244 pays membres dont le Sénégal», a-t-il ajouté, n’excluant pas de passer à une étape supérieure dans leur lutte.
Youssou Ndiaye, secrétaire général adjoint de la structure regroupant les marchands ambulants et tabliers, a également exprimé sa déception. «Nous demandons plus de souplesse et de sentiment envers la jeunesse qui vous a soutenu. Vous ne devez pas réagir ainsi. On est surpris. Nous avions cru qu’une fois au pouvoir, vous alliez apporter des résultats avant même 30 jours», a-t-il déclaré, s’adressant à Diomaye et Sonko.
Selon L’Observateur, les marchands ambulants ont également déploré la mort de deux de leurs collègues établis à Keur Massar, partis pour l’Espagne et dont la pirogue a chaviré. «Monsieur le Président, voilà la conséquence des désencombrements initiés par votre gouvernement. Cette jeunesse s’est sacrifiée pour votre accession au pouvoir», ont-ils rappelé, appelant les autorités centrales à s’enquérir de la situation au marché central de Rufisque et à engager des négociations pour permettre la poursuite de leur activité commerciale.