Ce qui prédomine et prend surface, au Sénégal en ce moment,sont essentiellement,l’immobilisme,l’attentisme et l’inaction, qui, malheureusement, se manifestent aussi bien au sein de nos dirigeants actuels qu’au niveau de la vie politique,de la société civile.
Le pays est totalement dans un état d’inertie profonde,depuis après l’élection présidentielle de mars 2024.
Force est de constater que le pays est totalement asphyxié par l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre une vraie politique de développement cohérente adossée à la rupture que le président et son premier ministre ont prôné tout le long de leur existence en tant qu’opposants,lors de son allocution à l’issue de son investiture.
Le mal était présent depuis le début quand le président est installé dans ses fonctions .Jour pour jour,au lieu de s’occuper des véritables défis qui nous assaillent,le président est entre deux avions.Pendant ce temps son premier ministre fait de la politique politicienne.Un premier ministre à la fois vice président ne devrait avoir de temps à consacrer à de petites querelles,de petites batailles pour salir la presse qui a énormément participé à son accession à la magistrature suprême.
C’est du jamais vu, il y a là, bel et bien, un cumul de fonctions incompatibles que le président est, sans doute, le mieux placé pour le savoir.Ousmane Sonko premier ministre surplombe le président Diomaye.Il l’efface purement et simplement.
Pire encore, le gouvernement dans son entièreté peine à poser des jalons porteurs d’espoirs.Les résultats se font attendre dans tous les domaines.Il n’y a que des effets d’annonces dans tous les secteurs.Sous prétexte qu’ils viennent d’arriver,il y a négligence partout,rien ne colle aux déclarations et engagements d’avant élection.
Les insuffisances de vision qui se multiplient à tous les niveaux mettent gravement en danger les intérêts vitaux de l’Etat dont les résultats sont tels que nous pouvons les constater aujourd’hui, c’est le chaos général.On ne se soucie plus des emplois.On ne s’occupe pas du tout de la cherté de la vie des populations.
Rien que des annonces ont été lancées, aucun acte n’a pu être posé,pour aller vers cette rupture annoncée. Le gouvernement n’est même pas capable de réaliser le programme national de développement, censé détailler et mettre en œuvre les grandes lignes de sa politique générale.
Aujourd’hui,il est question de savoir si le Président de la République a réellement le plein pouvoir ou pas.Il n’a pas su profiter de son élection démocratique qui lui a valu la reconnaissance internationale.
Les premiers signes de la rupture,du changement tardent à venir, et les cris de mécontentement commencent à s’élever maintenant partout ,au point de fragiliser sérieusement la troisième alternance.
Le Sénégal va tout droit vers un scénario catastrophique. Tous les indicateurs économiques, sociaux et environnementaux sont au rouge. Les sénégalais s’engouffrent davantage dans la pauvreté, et sont devenus facilement manipulables et influençables par de belles paroles et promesses, sans, ni politique, ni stratégie, ni plan d’actions concrètes pour y arriver.Ils n’ont plus aucun repère, aucun espoir.
La coalition qui a porté au pouvoir Diomaye et Sonko n’a aucune structure valable, fiable et opérationnelle, capable de diriger ce pays.Cela se voit dans le tâtonnement,dans la fuite en avant sur les débats sur les vraies questions de l’heure.
Les nouvelles autorités vont de dérapage à dérapage qui entache gravement l’image du pays au point où la politique,censée être le gage du développement et de la démocratie, comme on les voit dans plusieurs pays avancés, est devenue la source du conflit et du problème.
QUELLES SOLUTIONS ?
Il serait important d’acquérir la confiance du peuple au lieu de le diviser pour qu’il y ait une sorte de réveil général permettant d’impliquer la population à la réforme nécessaire au développement du pays.
Cette confiance ne pourrait s’acquérir qu’avec une volonté réelle de rupture avec le système utilisé depuis que les autorités actuelles étaient dans l’opposition.Cette nouvelle alternance s’enferme de jour en jour,de sortie en sortie alors qu’il faut nécessairement une vraie politique d’ouverture.
Qui dit ouverture, dit réconciliation de ce peuple divisé en deux camps,celui des bons et celui des mauvais.Il faut agir au plus vite sur comment atténuer les souffrances dans populations en termes d’emplois,d’actions sociales,de baisse de certains coûts des produits,des services …etc.Agir vite et efficacement pour lutter contre l’insécurité et la corruption.Il faut donc oser mettre une politique innovatrice ayant essentiellement pour objet de :
- Garantir la liberté d’expression et la liberté de presse, symbole fort de la démocratie.
- Assurer la totale indépendance de la justice pour en finir définitivement avec l’impunité.
-Mettre fin aux intimidations portées sur les membres de l’ancien régime.
- Favoriser le partenariat public et privé.
- Encourager le patriotisme vrai,et non celui populiste.
- Favoriser l’esprit d’initiative et d’entrepreneuriat par la formation et le financement.
- Et enfin faire en sorte que tous les secteurs économiques puissent démarrer ensemble.
Voilà sur quoi les nouvelles autorités sont réellement attendues par les populations,et non sur des mégas show médiatiques destinés à menacer d’honnêtes gens,à briser les médias.
Djibril Sene