LE SÉNÉGAL SORT SON PREMIER BARIL DE PÉTROLE : ALIOUNE TINE APPELLE À CULTIVER LA PAIX ET LA STABILITÉ

0

Le fondateur du Think-Thank Afrikajom Center Alioune Tine a appelé les sénégalais à cultiver la paix et la stabilité qui passent par une politique de l’ubuntu, du dialogue, de la concertation et de la délibération démocratique. Un appel qui fait suite à l’annonce de l’extraction du premier baril de pétrole.

Le Sénégal sort son premier baril de pétrole. Information presque passée inaperçue, complètement invisibilisée par les bruits assourdissants de querelles politiciennes, qui arrivent à se régler aisément par le dialogue et la philosophie de l’ubuntu. On est entrain sans y prendre garde d’anticiper la campagne électorale des législatives de Septembre prochain.

Quand on a du pétrole et des ressources en abondance en Afrique, la première des choses qu’il faut cultiver, c’est la paix et la stabilité qui passent par une politique de l’ubuntu, du dialogue, de la concertation et de la délibération démocratique. Ça passe pour le gouvernement actuel à peaufiner le discours de la méthode. Car dotée d’une surcharge de légitimité, la tendance est forte de s’identifier à tous les pouvoirs, de contrôler tous les pouvoirs ,toutes les formes de dissidence, dans une société d’une rare complexité, un contexte mondial et régional qui change à une grande vitesse et un espace public d’une ubiquité polymorphe. Quand un pays africain a du pétrole et des ressources, il joue le rassemblement et l’unité autour de l’intérêt commun, de valeurs communes de respect, de justice, de transparence et surtout d’égale dignité. Les frustrations, les haines, les ressentiments profonds que de nombreux sénégalais ont vécu ces dernières années et des sénégalais qui hier étaient dans l’opposition ou simplement des sénégalais victimes des conséquences des violences politiques et des violences d’état sont encore là. Ce trauma mérite tous les intérêts, les diagnostiquer et les soigner est un impératif. Rien n’est plus complexe à gérer qu’un processus de changement révolutionnaire qui se déroule dans un contexte ou souvent, ce qui fait défaut de façon spectaculaire, c’est le discernement, la tolérance, la capacité d’écoute et de compréhension réciproque, le discernement entre pouvoir et savoir. Donc l’impératif catégorique aujourd’hui c’est former et éduquer, tous azimuts. C’est ce que le PM Sonko devrait ajouter à son agenda des vacances, former un citoyen à se doter d’une compétence civique, former un citoyen capacitaire engagé dans la défense de l’état de droit, c’est la meilleure assurance pour la survie d’un état de droit protecteur du citoyen. Revenons à l’état pastefien devenu un concept polémique, alors que l’on a pas encore donné une forme définitive à ce qui ne s’offrait à nous comme une simple impression. L’état pastefien n’est pas en soi péjoratif d’ailleurs, ça dépend de ceux qui contrôlent l’appareil d’état sur la base d’un mandat qu’on leur a confié à partir d’une offre politique: rompre avec le système, c’est un processus en cours, avec d’énormes défis hérités du passé, des forces d’inertie en leur sein et dans la dissidence politique. Ils jugent, surveillent, critiquent. C’est dans ce contexte de transition difficile que se construit progressivement le changement et l’état qui conduit le changement, pour plus de transparence avec les audits, plus de justice avec les Assises.

Cependant ce nouveau pouvoir nous sort-il des pathologies de la démocratie représentative et électorale qui consiste à donner une autorisation de gouverner pour cinq ans, faire du peuple un souverain par intermittence tous les cinq ans.

Cet état qui se met en place nous sort-il de cet logique, de la majorité politique qui gouverne pour cinq ans avec ses alliés en attendant. Or les sociétés ont beaucoup changé par rapport à la période où cette forme de démocratie représentative a été inventée par les pairs fondateurs du 19eme siècle. Les démocraties européennes qui les incarnent le mieux sont en panne sèche, avec la montée de l’extrême droite qui aujourd’hui est aux portes de la France.

Quelles alternatives aux logiques électoralistes et majoritaires qui sont en épuisement partout, et qui en Afrique produit des dictatures et des conflits armés.

Le Sénégal par la force des choses est devenu pour nous un laboratoire où nous devons réinventer la démocratie.

laissez un commentaire