L‘opération de nettoiement dans notre pays m’incite à me poser plusieurs questions quant à nos priorités et à l’approche adoptée. Il est légitime de se demander si cette initiative de nettoyage ne devrait pas être mise en second plan, après une véritable « réforme de nos mentalités citoyennes ». Nous devons nous préparer à adopter un meilleur civisme pour notre cadre de vie, afin d’éviter le syndrome du « Set Setal » : un grand nettoyage suivi d’un retour inévitable à la saleté en raison de l’absence de suivi et de maintenance.
De plus, la surmédiatisation de cette campagne me semble problématique. Offrir un environnement sain à la population est un devoir de l’État. Le fait de devoir le faire sous les feux des projecteurs, avec tant de propagande, est-il un aveu d’impuissance face aux défis de l’hygiène publique ? En conduisant cette opération avec autant de tapage médiatique, l’État ne reconnaît-il pas son incapacité à maintenir un environnement propre de manière régulière et efficace ?
Il est aussi crucial de souligner que nos nouveaux dirigeants ont eu plusieurs occasions de prendre des mesures similaires, notamment après les manifestations populaires qui ont laissé des tonnes de déchets. Ces moments auraient été opportuns pour montrer un engagement concret envers la propreté et l’hygiène urbaine. Pourtant, ces occasions n’ont pas été saisies, laissant persister une situation de dégradation.
Dans un contexte où de nombreuses familles peinent à obtenir trois repas quotidiens, la question de l’urgence se pose. Nos priorités ne devraient-elles pas être redéfinies ? L’accent devrait être mis sur des politiques sociales et économiques capables de garantir un niveau de vie décent à tous les citoyens. Un environnement propre est certes crucial, mais il doit s’inscrire dans un cadre plus large de bien-être et de sécurité sociale.
Enfin je crois fermement qu’au lieu de se concentrer uniquement sur des opérations de nettoyage ponctuelles et médiatisées, il serait plus judicieux de travailler d’abord sur un changement durable de nos mentalités et de nos comportements. Une véritable éducation au civisme et à l’hygiène publique pourrait avoir des effets bien plus durables et bénéfiques pour notre société. Nous devons nous engager dans une réflexion profonde sur nos pratiques quotidiennes et sur la manière de les améliorer pour le bien de tous.