Oulimata Sarr : « La guerre au Moyen-Orient aura comme conséquence directe l’augmentation des cours du pétrole »

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L’autonomie énergétique est plus que jamais une urgence pour les pays. Cette quête de souveraineté fait cependant face à l’urgence climatique dans des pays comme le Sénégal qui viennent à peine de rejoindre le cercle des pays producteurs de pétrole et de gaz. Une problématique qui va être abordée, à partir de ce lundi 15 avril, et ce pour deux jours, dans un atelier de renforcement des capacités en direction des membres du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

Le monde a frôlé le pire, ce week-end : l’attaque de l’Iran contre Israël. « Cette guerre aura comme conséquence directe l’augmentation des cours du pétrole », a fait savoir la présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (CN-ITIE), Oulimata Sarr. Une déclaration faite à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la formation des membres du Groupe multipartites du CN-ITIE sur les exigences de la nouvelle norme ITIE en matière de divulgation des émissions de gaz à effet de serre.

Une telle conséquence « interpelle tous les pays qui n’ont pas encore atteint leur souveraineté énergétique », a-t-elle poursuivi. Dans le cadre de cette quête de souveraineté, le Sénégal a mis en œuvre un ensemble de projets permettant par ailleurs d’atteindre un mix énergétique renouvelable de plus de 30 %. On peut citer le barrage hydroélectrique de Manatali et plus récemment la centrale éolienne de Taiba Ndiaye et les multiples centrales solaires installées dans le pays.

Le Sénégal, prochainement pays pétrolier et gazier, va désormais compter une autre source d’énergie à partir de son sous-sol et a fait de l’indépendance énergétique, la suppression de la compensation tarifaire versée par l’État, la réduction du coût de l’énergie et l’atteinte de l’accès universel a l’énergie des 2025 une priorité absolue.

Si l’on sait qu’un quart des émissions anthropiques de gaz à effet de serre provient de l’exploitation mondiale du charbon, du pétrole et du gaz naturel, le Sénégal, jusqu’ici « bon élève » en matière de respect des normes environnementales, risque d’être dans un dilemme. « Le dilemme, pour nous, c’est de concilier deux choses : exploiter nos ressources naturelles et en même temps gérer cette problématique liée aux changements climatiques, à la transition énergétique », a soutenu Abass Fall, président de la Commission énergie et ressources minérales à l’Assemblée nationale.

Il est donc nécessaire de trouver « un juste équilibre » en faisant une exploitation responsable des ressources gazières et pétrolières. « L’option fondamentale pour le Sénégal est de minimiser les émissions de gaz à effet de serre en adoptant les meilleures pratiques en matière d’efficacité énergétique, de réduction des émissions de torchage et fugitives et en minimisant les émissions de méthane », a ajouté Oulimata Sarr.

Dans cette optique de lutte contre les émissions des gaz à effet de serre, l’utilisation des données ITIE0 permettra d’éclairer le public et les décisions politiques sur la transition énergétique, avec notamment la nouvelle norme ITIE 2023 qui, en son sein, comporte des innovations, y compris sur la transition énergétique et les questions environnementales.

En effet, dans un souci de transparence et de redevabilité devant le public, les nouvelles exigences encouragent les entreprises extractives à rendre publiques les données de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en ligne avec les normes de divulgation de premier plan. D’où l’intérêt pour le manager régional Afrique francophone de l’Ouest et du Centre pour le compte de NRGI, Mamadou Seck, « de renforcer les acteurs du groupe multipartite autour de la problématique de l’émission des gaz à effet de serre et de ses méfaits ».

« Il y a toute une technique qui est apprêtée et qui consiste justement d’abord à minimiser les émissions de gaz à effet de serre, mais également de capturer les émissions, le cas échéant pour pouvoir les utiliser dans le cadre de l’industrie », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, ces membres de la CN-ITIE, une fois formés, pourront aider à encourager les entreprises à divulguer des données ventilées sur les émissions, dans la mesure du faisable.

À ce propos, Oulimata Sarr a fait savoir que « dans le cadre du rapport ITIE 2022, certaines entreprises ont précisé leurs politiques et initiatives visant à réduire leur impact en matière de carbone. Il s’agit notamment de la Sococim, de Woodside Energy et de TotalÉnergie Sénégal ». La présidente de CN-ITIE annonce dans le prochain rapport ITIE 2023 en cours d’élaboration, de plus amples informations sur la transition énergétique.

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