Diomaye – Sonko : Le PAI Au Pouvoir ! (Mamadou THIAM)

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Quand, le 15 septembre 1957 naissait le Parti Africain de l’Indépendance (PAI), par un manifeste, devenu depuis lors un patrimoine des peuples d’Afrique, 23 patriotes, originaires du Sénégal, de Guinée Conakry, du Niger et du Soudan occidental s’engagèrent, en y apposant leurs signatures, à libérer notre continent et à unir ses fils, pour aller résolument vers la construction d’une société juste, parce que débarrassée de de tout asservissement, de toute oppression, de toute exploitation.

Il se définit, dès sa création, comme un parti panafricaniste, pannégriste et pan- humaniste. Aussi se réclamait-il de l’héritage des chefs des révoltes d’esclaves, de révoltes paysannes, des luttes de résistance anticoloniale et des précurseurs outre-atlantiques du panafricanisme et des dirigeants du socialisme mondial.

Il convient de reconnaître que du Sénégal à la Centre-Afrique, le PAI a joué, depuis 1957, un rôle capital dans la lutte pour l’indépendance de la patrie africaine. D’ailleurs, lorsque la Guinée de Sékou TOURE fut abandonnée à son sort, pour avoir bravé la métropole, seul le PAI avait répondu à l’appel, en y envoyant un contingent d’intellectuels qui supplantèrent les cadres français.

C’est parce que ce parti liait le problème de l’indépendance à la construction d’une société de solidarité, de partage de justice et de progrès pour les peuples d’Afrique, que ses militants ont été systématiquement traqués, brimés, persécutés, Et toutes les méthodes y ont passé, Depuis les ruses les plus perverses jusqu’aux tortures et aux liquidations physiques. Son leader Majhmout DIOP fut condamné à dix (10) ans de réclusion criminelle et le parti le contraignit à l’exil afin de le protéger. Malgré ces épreuves, le parti tint bon, inflexible, inébranlable.

Alors on s’avisa de le dissoudre sans autre forme de procès. Et vint la période sombre de la clandestinité avec son lot de guet-apens puisés dans l’arsenal des moyens de déstabilisation des organisations progressistes. Cette autre épreuve fut supportée stoïquement et franchie dans la dignité par le parti de Majmouth Diop. Lorsque le PAI ressurgit en 1976 à la faveur de l’ouverture démocratique de 1974 tout le monde était ébahi car il était donné pour mort. Une fois encore, les oracles de mauvais augure avaient failli, les espérances de l’ennemi de classe étaient réduites en cendres.

Quand bien même il serait aujourd’hui l’ombre de ce qu’il fut jadis, le PAI, 64 ans après, est toujours plus que jamais ancré dans le Momsareev (indépendance de la patrie africaine), le Boksareev (gouverner avec les fils du pays compétents et vertueux quel que soit le bord où ils se trouvent) le Defarsareev (construction nationale au service de tout le peuple). Entre temps, la diaspora PAI va essaimer et peupler moult formations politiques au Sénégal et ailleurs.

Toujours est-il que les idées de ce Parti ont fini de pénétrer les masses du continent, Après les maillons faibles de l’ex empire français que sont : le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, le peuple sénégalais, conformément à son génie, vient d’enclencher sa libération et nul doute que cela fera tâche d’huile sur le continent.

Comme quoi les grandes idées ne meurent jamais ; elles laissent toujours des effluves qui parfument les idées futures. Il n’y a donc pas de roue à inventer mais peut être à réorienter. Les fruits de l’histoire eux aussi ne tombent qu’à maturité. Voici qu’aujourd’hui de jeunes camarades reprennent le flambeau à eux légué, Le fait est là : le Pastef fait l’histoire avec le peuple, présentement. C’est parce qu’il a su cristalliser ce qui forment la trame des ambitions et des aspirations des sénégalais et au-delà, du peuple africain. Avec l’avènement de cette jeune formation c’est désormais le Sénégal qui servira de laboratoire de la bonne gouvernance : avec entre autres, la restauration de l’Etat de droit, la transparence dans la gestion des affaires publiques, le respect des droits de l’homme, la justice pour tous, la séparation des pouvoirs, la reddition des comptes.

Il faut saluer les petits pas empreints de sobriété lors de la fête nationale du 4 avril avec la levée des couleurs en lieu et place d’un défilé traditionnel ou à tout le moins d’une prise d’armes. L’on doit également se féliciter de la disparition de l’espace médiatique d’une catégorie d’opportunistes prompts à chanter les louanges des nouveaux maîtres du pays et qui ne contribuent en rien au développement.

Par ailleurs, la taille relativement serrée du gouvernement augure de lendemains de modération dans la conduite des affaires. Ne perdons jamais de vue, que c’est par un vote sévère que le peuple sénégalais, en sanctionnant négativement le régime de Macky, a exprimé son rejet implacable et définitif d’une certaine façon de pratiquer la politique, en cours depuis le temps de Senghor. A bon entendeur…

Maintenant, il faut passer à la réduction drastique du train de vie de l’Etat et soulager les populations en baissant les prix des denrées alimentaires de première nécessité. Après quoi il sera impérieux d’industrialiser massivement le pays de mécaniser l’agriculture familiale, d’investir des milliards dans l’éducation et la santé. Voilà la pierre d’angle de tout vrai décollage.

Cependant, il faut hic et nunc inculquer à notre jeunesse le goût du travail. Elle doit comprendre que pour faire avancer ce pays, il urge de se ceindre les reins, être dur à la tâche. « Travailler ! Encore travailler ! Toujours travailler ! ». Dans ce sens, l’assiduité et la ponctualité doivent être érigés en préceptes de gouvernance.

Passée l’euphorie de la victoire, place aux actes maintenant. Le PROJET dans sa globalité est fiable ; reste sa mise en œuvre. Il ne fait aucun doute que les ressources humaines convoquées pour la circonstance ont le profil de l’emploi. Donc, il n’en coûte pas de le réaliser. Il suffit d’avoir l’esprit de suite, l’organisation et la méthode, associés à une petite dose de patriotisme pour y parvenir. De toute façon, les sacrifices déjà consentis en valent la chandelle. Soyez conscients que le Peuple entier vous a apporté le tribut de son admiration ; à vous de le mériter.

Par ailleurs, autant nous sommes pour la suppression de toute institution budgétivore et inutile, autant nous verrons d’un bon œil le retour d’une institution non seulement qui est le couronnement de toute démocratie mais qui est conforme à notre histoire. Nous pensons qu’en Afrique, les Sénats devraient venir avant les Assemblées nationales. C’est ce qui est conforme à notre trajectoire.

Nous proposons que les membres de ces institutions n’aient pas de salaires mais que leur soit octroyée une indemnité de session. L’âge minimal doit être fixé à 70 ans. Tous les khalifes généraux y siégeront et tous les chefs coutumiers aux côtés des grands intellectuels et autres grands commis de l’Etat etc… Ils seront choisis par le gouvernement, l’opposition et la société civile en bonne intelligence. Evidemment, l’institution n’aura pas de voix délibérative.

Ce nouveau régime doit être soutenu par chaque sénégalais où qu’il se situe car c’est ensemble que nous gagnerons la bataille pour le développement. Soutenir ce régime doit se faire par des critiques constructives mais aussi par la reconnaissance des pas de progrès effectués. « Quelle chose merveilleuse serait la société des hommes si chacun mettait de son bois au feu au lieu de pleurnicher sur les cendres ».

Peuple de Pastef, renforcez perpétuellement votre unité, votre cohésion. A la moindre incartade, débarrassez-vous des traînards, des hésitants, de ceux qui croient sans croire à la rupture, en attendant que la vie se charge de séparer la bonne graine de l’ivraie. Restez éveillés, Surveillez vos arrières. Les critiques à peine voilées voire sournoises qui fusent de certains milieux geignards en disent long sur les intentions de leurs auteurs ; alors même que le Gouvernement n’est pas encore mis en place. Qu’à cela ne tienne, l’amour de la Patrie a ses raisons que la Raison ne connaît que trop. Pour parler de façon prosaïque, on vous dira, restez dans vos bottes !

Engagés dans la lutte pour la libération, n’ayez crainte de faire des zigzags, des aller et retours, en sommes des erreurs… Tout ce qui n’est pas permis c’est de renoncer à l’idéal pour lequel vous avez engagé le Peuple si longtemps. Ayez toujours comme viatique dans cette longue marche l’arme infaillible de la critique et de l’autocritique pour des conquêtes toujours plus exaltantes.

Soyez lucides, les adversaires de l’intérieur guettent, les ennemis de l’extérieur veillent. Vous n’avez remporté qu’une bataille. Quant à la guerre….

Mamadou THIAM, Sentinelle de la Rupture

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