Ce vendredi 9 février s’est tenu un conseil des médias organisé par la Coordination des associations de presse (CAP) pour s’opposer au retrait de la licence de Walf TV.
À l’occasion, on comptait beaucoup de journalistes sénégalais et étrangers. Les professionnels de l’information refusent la décision du retrait et ont décidé de mener le combat pour le respect des organes de presse.
Momar Diongue, journaliste, reste ferme sur la question. «Personne n’acceptera que le legs soit enterré. Nous avons en face de nous un ministre qui a comme mission de retirer les licences de TV», a-t-il dénoncé.
Pour Pape Djibril Fall, candidat à la Présidentielle et journaliste de profession, c’est un devoir citoyen de participer à cette lutte. «Les journalistes ont une mission prophétique», relève-t-il avant de réaffirmer son soutien total à ses confrères.
Cheikh Diop, le secrétaire général de la Cnts/fC, considère que ce sont les syndicats qui sont attaqués. «Quand les libertés sont attaquées, les syndicats sont attaqués. Le groupe Walf emploie des travailleurs qu’on ne saurait oublier. Je suis engagé aux côtés de Walf », a-t-il déclaré avec fermeté.
Seydi Gassama d’Amnesty International, considère que c’est une offense à la presse. «C’est le dernier acte et le plus grave que le régime de Macky Sall a fait contre la presse. Il n’y a pas plus grande dérive que d’arrêter un journaliste à la suite d’une émission », considère M. Gassama qui pense que même si le ministre de tutelle connait bien la loi, il est à la solde d’un régime qui a un objectif à atteindre.
« Il travaille pour un régime qui veut atteindre un objectif. Il ne se soucie pas des lois de ce pays. S’il prend la décision de retirer la licence de Walf, c’est avec l’accord de Macky Sall », pense-t-il.
Seydi Gassama annonce qu’il est prêt à accompagner Walf pour faire recours au niveau international. «Nous avons vu comment Walf et Sud FM ont contribué à l’éveil des consciences citoyennes», rappelle ce militant de la société civile.
Jeanne Lagarde de Reporters sans Frontières/Section Afrique de l’Ouest assure que son organisation va soutenir le plan de la CAP.
«La liberté de la presse est mise à rude épreuve. Une quinzaine d’arrestations et une vingtaine d’intimidations contre les journalistes, couper le signal d’un média, restreindre les libertés d’information sont des atteintes graves et un ciblage abusif mis en place par RSF. Nous réitérons notre soutien à Walf », rassure-t-elle.
Migui Marame Ndiaye, le président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal, appelle à la mobilisation, car considérant cette décision comme un acte de censure grave.
Bamba Kassé, le secrétaire général du Synpics, a rappelé que pareille situation avait eu lieu en Guinée. «Les confrères se sont levés pour dire non et cela a payé », a-t-il expliqué. Aujourd’hui, c’est le tour des journalistes sénégalais.