La dépression, maladie psychique, qui par des troubles de l’humeur, perturbe fortement la vie quotidienne. Elle est mal connue des Sénégalais, mais fait des ravages dans notre société.
De nombreux facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux sont en cause dans sa survenue. Hommes, femmes, enfants, adolescents, stars, pauvres, tous sont sujets à cette maladie que certains qualifient de « folie passagère ».L’actrice, Halima Gadji alias Marieme Dial, dans la série « Maitresse d’un homme marié », en est une parfaite illustration.
Hier, mercredi 20 avril, l’actrice qui s’était exilée en Côte d’Ivoire après avoir rompu son contrat dans la série « MHM », a fait une crise dépressive dans un live sur sa page Instagram. Durant plus d’une vingtaine de minutes, l’actrice a expliqué ne plus parvenir à dormir malgré la prise de somnifères.
Dans son monologue, Halima Gadji soutient être « victime de viol » et cite des noms. Vrai ou faux ? Tous ce que l’on sait, c’est que la jeune femme n’était pas dans un état normal. Elle avait tenté de se suicider une première fois, car mal comprise par une société sénégalaise très malade par son insensibilité à la santé mentale.
« La famille, je vous annonce que je ne suis plus représentée par le groupe Anzul. Pour le moment, je suis indépendante jusqu’à ce que je trouve un bon manager. Il me faut un garde du corps aussi .Prenez moi au sérieux, il y a des vautours parmi nous, j’espère que la justice va vite faire son travail, je suis encore très malade mais je reste debout comme un baobab, fort comme un lion, robuste comme un éléphant et nombreux comme des fourmis. De toi à moi tu pensais vraiment qu’après 6 mois de manipulation, je n’allais pas me réveiller… Hamar li zadleuk meun lor tu pensais vraiment que tu étais Dieu le père. Mais quel con bordel quel con, un ver de terre serpent venimeux à double 2 », avait écrit l’actrice, il y a quelques jours, sur sa page Instagram pour annoncer son divorce avec le groupe Anzul Multimédias Consulting, une boîte de production.
Le cas Halima Gadji n’est pas un cas isolé dans notre société, mais il apparaît comme l’un des plus médiatisé. Pour autant, la dépression fait des ravages en silence dans notre société, comme l’illustrent les nombreux cas de suicide enregistrés récemment. « On ne s’occupe pas trop de la santé mentale des Sénégalais tant qu’ils ne portent pas de haillons ou vadrouillent dans les rues, regrettait le Dr Massamba Gueye, dans un entretien accordé à Seneweb. C’est rare de voir les gens bénéficier de suivi psychologique après un accident, une perte d’emploi, un divorce, une amputation etc. On ne soigne pas les gens qui souffrent mentalement, on les taxe de « blancs », on les juge. Les gens ont aussi honte de dire qu’ils souffrent et le suicide est entrain de devenir une norme sociale en voie de banalisation.
L’accès à un psychiatre est un luxe au Sénégal et le Sénégalais n’a pas cette culture d’aller se faire consulter en cas de crise de stress avancée. Ces dernières années, le Sénégal a connu de nombreux cas de suicide qui sont loin d’être anodins. Si certains l’expliquent par la cherté de la vie, la présence de la covid-19 qui a chamboulé le monde, l’individualisme de la société sénégalaise, une chose est sûre, il est temps qu’on fasse attention à certains signes de dépression qui conduisent souvent à des pensées suicidaires.