“Enfant, j’avais toujours le maillot d’El Hadj Diouf” : Ismail Jakobs se raconte

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« Enfant, j’avais toujours le maillot d’El-Hadji Diouf »: né à Cologne, en Allemagne, Ismaïl Jakobs (24 ans) a désormais son nom sur le maillot du Sénégal, qui affronte la Côte d’Ivoire en 8e de finale de la CAN, lundi à Yamoussoukro.

Lorsque Sadio Mané, capitaine de la sélection du Sénégal a soulevé la première Coupe d’Afrique de l’histoire du pays, contre l’Égypte (0-0, 4-2 aux t.a.b.), le 6 février 2022, Ismaïl Jakobs n’était encore qu’international Espoirs allemand.

Six mois auparavant, il avait même remporté le championnat d’Europe de sa catégorie contre le Portugal (1-0), à Ljubljana, en Slovénie. Ensuite pourtant, tout s’est accéléré pour le latéral monégasque.

« Quand tu grandis en Allemagne, tu ne vois que l’équipe nationale allemande comme horizon », racontait-il à l’AFP à Monaco avant le début du tournoi. « Tu ne penses même pas à jouer pour une sélection africaine. Or, moi, je disais toujours à mes amis ou ma famille qu’un jour, je pourrais jouer pour le Sénégal ».

« Jusqu’en Espoirs, jouer avec la sélection allemande coulait de source. Mais je pensais toujours au Sénégal », appuie-t-il.

« Le pays de mon père »

Rapidement après son titre U21, la connexion s’est d’ailleurs établie entre son entourage et les représentants des « Lions ». En point de mire: la Coupe du monde au Qatar.

« J’en ai beaucoup parlé avec ma famille, se souvient le défenseur. J’ai grandi en Allemagne, mais dans un mélange des deux cultures. Lors de ma première sélection », à Orléans (Loiret, France), cinq minutes en amical contre la Bolivie (victoire 2-0) en septembre 2022, « j’étais un peu stressé », se souvient le joueur.

« Cela s’est bien passé », poursuit-il. « Désormais, je me sens totalement apprécié et accepté au pays, comme en sélection. Ce n’est pas le mec allemand qui débarque. Les gens sont fiers que je sois Sénégalais, que je représente le pays de mon père. »

D’ailleurs, d’aussi loin que le gamin Jakobs se souvienne, il a toujours rêvé du Sénégal. « Enfant, quand je jouais au foot avec mon grand frère et mon cousin, j’avais toujours le maillot d’El-Hadji Diouf et du Sénégal », raconte-t-il.

Ce rêve de gosse est désormais réalité. « Mon premier match en Coupe du monde correspondait à ma deuxième (troisième, NDLR) sélection », sourit-il, une défaite contre les Pays-Bas (2-0).

« Le trophée dans les mains » en rêve
« L’expérience a été exceptionnelle. Un Mondial, une CAN, un Euro sont des événements que tu rêves de jouer quand tu es enfant. Aussi, cette première Coupe d’Afrique m’excite », lance-t-il.

Jakobs n’y a qu’un unique objectif: la gagner. « Bien sûr que je me vois avec le trophée dans les mains quand je rêve, assure-t-il. Il n’y a rien d’autre qui vaille pour ce tournoi. On ne pourra se satisfaire d’un beau parcours ou d’une défaite en finale. La seule chose qui nous fait avancer, c’est la victoire finale. »

Titulaire lors des trois premiers matches contre la Gambie (3-0), le Cameroun (3-1) et la Guinée (2-0), Jakobs est en bonne forme. « Il est très rapide et fort physiquement », souligne Adi Hütter, son entraîneur monégasque. « Il sait attaquer les espaces et la profondeur et à la discipline des joueurs allemands. »

Devenu titulaire à Monaco au poste de piston gauche après la grave blessure au genou de l’international brésilien Caio Henrique, il reconnaît « avoir gagné en confiance » avant le début de la compétition africaine.

Il montre d’ailleurs, depuis le début de la CAN, qu’il sait aisément s’adapter au poste de latéral gauche dans une défense à quatre, comme son acolyte de droite et coéquipier à Monaco, Krepin Diatta, qui joue plus reculé qu’en club.

« Krepin s’était blessé juste avant la dernière CAN, soulève Jakobs. Cela a été dur. Moi, je n’étais pas là. On a tous les deux une seule ambition: celle de gagner le trophée. » Avec un maillot floqué Jakobs.

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