Nationalité de Karim Wade : « le décret signé par Macron n’est pas rétroactif », (constitutionnaliste)
Vingt et un (21) candidats à la candidature de la présidentielle du 25 février 2024 sont à l’écoute du Conseil constitutionnel dont la liste définitive est attendue ce samedi 20 janvier.
Parmi les candidats provisoirement retenus, figure Karim Wade au cœur d’une vive polémique sur sa double nationalité. L’ancien ministre sous le règne de son père, Me Abdoulaye Wade (2000 – 2012) figurait bel et bien sur le fichier électoral français avant que le président français, Emmanuel Macron, ne signe un décret pour le « libérer » de son allégeance à l’égard de la France.
Dans un entretien accordé à L’Observateur de ce samedi 20 janvier, le Professeur titulaire des Universités, agrège en Droit public et Sciences politiques, Babacar Gueye a rappelé « qu’être de nationalité exclusivement sénégalaise fait partie des conditions requises pour être candidat à la présidentielle. »
Le constitutionnaliste ajoute : « Il (Karim) a fourni la preuve de la renonciation à sa nationalité française après avoir déposé son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel, et après avoir déclaré sur l’honneur qu’il n’avait qu’une seule nationalité. Quoi qu’on dise, il a quand même renoncé à sa nationalité (française), même s’il l’a fait a posteriori et après des pressions. »
Seul bémol, relève le fondateur du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), « normalement, un décret n’a pas d’effet rétroactif. »
Autrement dit, explique-t-il : « Le décret ne devrait pas valoir pour toute la période qui a précédé sa signature le 16 janvier dernier. »
Mais, « je crois qu’il faut laisser le Conseil (constitutionnel) trancher », a-t-il tranché.