Tenant compte des enjeux liés à la concurrence et à la régulation, le groupe de travail n°4 du Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI) sous la houlette de l’Agence Nationale chargée de la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux (APIX) a engagé la réflexion sur le thème : « Concurrence et régulation ».
Ceci pour promouvoir des réformes qui permettraient l’opérationnalisation de la préférence nationale prévue dans le Code des marchés publics, en proposant notamment des mesures incitatives. D’élargir la loi sur le contenu local à d’autres filières de l’économie ; de promouvoir la formation, ainsi que la digitalisation des procédures pour mieux vulgariser les règles et diligenter les procédures et les règlements financiers.
« Il s’agissait de voir comment mettre un système de contrôle sur les acteurs et toutes les parties prenantes des différents secteurs. La régulation s’adresse d’abord à tous les marchés économiques et ça passe par l’autorité de la concurrence. Ici chez nous on l’appelle Commission de la concurrence. Mais ça passe aussi par les différents secteurs télécommunications, des marchés publics, de l’énergie. Tous ces secteurs ont leur régulateur. La régulation et la concurrence donnent la garantie que la compétition économique va se dérouler de la manière la plus correcte possible, la plus loyale possible et la plus équitable pour tous les acteurs. On régule les tarifs, le comportement des acteurs qui consiste à dire que c’est déloyale quand ça l’est. La régulation proprement dite c’est de permettre à ce que quand un marché est en train d’être ouvert que ce marché fonctionne correctement », explique Pr Abdoulaye Sakho.
Ainsi, le Pr de droit assure que la régulation c’est pour construire la concurrence alors le droit de la concurrence ou l’autorité de la concurrence c’est pour corriger les imperfections de la concurrence. La régulation et la concurrence c’est pour équilibrer le fonctionnement d’une économie et cet équilibre on peut la faire en amont comme en aval.
Le cadre du Sénégal montre de bonnes possibilités qui peuvent être améliorées. « C’est ce que ‘APIX nous a demandé : de faire des recommandations pour que le CPI puisse les prendre en compte afin de faire en sorte que notre économie soit une économie compétitive, que les acteurs soient compétitifs et que les populations puissent en bénéficier », explique Pr Sakho.
Pour la régulation d’un secteur comme l’audiovisuel, le journaliste Mactar Sylla estime que c’est un véritable problème au Sénégal.
« C’est dû à la vétusté des textes, à un contexte où il y a eu de nombreuses mutations. Le monopole a volé en éclat. On est passé du monopole à des médias sans frontières accessibles partout. Il y a des groupes internationaux qui sont là et qui prennent parfois la publicité au niveau local et international, tout cela a un impact au niveau de l’environnement économique et à la viabilité économique des médias qui est un véritable problème au Sénégal aujourd’hui. Par exemple, au Sénégal, il y a des chroniqueurs à foison. Alors que la chronique obéit à un certain nombre de principes éthiques. Tout le monde se dit chroniqueur. Il faut professionnaliser, avoir des cycles de formation, créer un environnement dynamique où l’on donne toute la place à la communication en tant que telle », affirme Mactar Sylla.