Depuis plusieurs années, les inondations sont devenues une question majeure à Dakar en particulier dans sa banlieue, surtout dans certaines zones à Guédiawaye. Les communes de Sam Notaire, Wakhinane Nimzatt et Gadaye sont et toujours touchées par les inondations mais différemment. Quand la saison des pluies approche, les populations de ces localités sont stressées.
L’hydrogéologie du département de Guédiawaye est caractérisée par des nappes phréatiques très puissantes parfois affleurantes dans les « Niayes » dont celle des sables quaternaires. Un jeune d’une quarantaine, trouvé à Wakhinane Nimzatt, dans son lieu de travail, sous le soleil, Omar dit Omar Pneu semble inquiet de la situation des inondations.
« Vous savez, quand il y a la pluie dans notre localité, on est tous perdus. Nous habitons dans les zones de Niayes ou des zones d’eau. C’est sans doute la raison pour laquelle, quand il pleut on est tous fatigués, debout, et personne ne dort.
Là, vous m’avez trouvé dans mon lieu de travail, non loin de ma maison, qui se trouve juste à 100 mètres. Que ce soit ici ou chez moi, nous vivons le même calvaire. Nos maisons sont toujours inondées. Nous n’avons pas où verser l’eau. C’est difficile. On est fatigués. Nous n’avons pas de canalisation. Certains dans le Wakhinane, ont abandonné même leurs maisons. On ne dort pas quand il pleut. L’eau entre directement dans nos chambres. On ne peut plus continuer à vivre dans ce calvaire« , a-t-il dit dans la tristesse, avant d’interpeller les autorités étatiques.
« Nous sommes conscients que nous habitons dans des zones d’eau et dans la zone des Niayes mais les autorités n’ont pas le droit de nous abandonner. Nous demandons de l’aide. »
Toujours, à Wakhinane, Baye Laye, c’est le même scénario. Fatou Traoré, âgée de 52 ans, vendeuse de légumes, décrit la situation. « Vous devez venir faire votre reportage au moment des fortes pluies. Mais ça fait un moment qu’il ne pleut pas. Tout ce que je peux vous dire est que quand il commence à pleuvoir, on sera tous dehors comme les années précédentes« , a-t-elle souligné.
« Nous passons nos journées dans des maisons abandonnées et la nuit on revient dormir. Tous nos matériels électroménagers sont détruits. Nos lits, nos matelas tout est complètement hors d’usage« , a déclaré Fatou Traoré.
Cette situation rend difficile le quotidien des habitants qui sont impuissants face aux eaux stagnantes. « J’ai dû amener les petits ailleurs. Les moustiques nous empêchent de dormir. L’eau est partout et elle s’est mélangée aux fosses septiques. C’est extrêmement désagréable« , raconte-t-elle.
Après avoir fait le tour à Wakhinane Niamzatt, c’est le même décor trouvé à Gadaye. Dans cette zone dans la banlieue Dakaroise, les habitations et les infrastructures ont obstrué les cours d’eau traditionnels, empêchant ainsi l’écoulement des eaux de pluie et réduisent les surfaces des zones d’infiltration. C’est le gros problème des habitants de Gadaye.
« Mon père avait acheté le terrain en 1998-1999 si j’ai bonne mémoire. On a réussi à construire et à habiter. Mais pour dire vrai, on fait presque 8 années à Gadaye mais avec la saison des pluies, c’est compliqué. Notre problème majeur est que nous n’avons pas des canalisations. Nous n’avons pas des canaux pour verser l’eau. Quand il pleut, on est obligé de vivre dans l’eau« , regrette Abou Nar Dia.
Aby Dia abonde dans le même sillage et invite les autorités étatiques à venir à leur secours. « Nous sommes fatigués de vivre dans ce calvaire. Nous ne pouvons plus habiter dans l’eau. Nous appelons les autorités à venir nous aider. Nous voulons des canalisations dans notre secteur« , a-t-elle demandé, sans ambages.
La situation dans la commune de Sam Notaire est plus stable. Dans cette localité, la plupart des habitations n’ont pas un problème d’inondation. Il y a déjà des canaux qui permettent à l’eau de passer par les tuyaux jusqu’à la mer. C’est des zones bien assainies. Le seul problème remarqué dans cette localité est que parfois les canaux sont bouchés, les routes sont de mauvaise qualité.
« Quelques minutes après la pluie, l’eau dans plusieurs quartiers disparaissent. Mais, au niveau des routes, il y a toujours des eaux de pluies mélangées à des eaux usées. C’est dégueulasse, saleté, mal propre« , regrette un riverain, sac à la main, un peu pressé, qui préfère garder l’anonymat.
C’est d’ailleurs le même constat au Croisement Sam. La route est dominée par les eaux usées qui sortent parfois des fosses septiques, qui n’ont rien à voir avec les eaux de pluies.
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