Les start-ups invitées à travailler sur des plateformes « 100% sénégalaises » pour booster les industries
Le directeur général de Sénégal numérique SA, Cheikh Bakhoum, a invité, jeudi, les start-ups africaines et sénégalaises à travailler davantage sur la création de plateformes « cent pour cent sénégalaises et africaines », pour booster le secteur des industries culturelles et créatives et bénéficier au mieux de ses retombées.
« Les plateformes qui existent sont malheureusement américaines, européennes ou à la limite chinoises. Il n’y a pas réellement de plateformes qui soient africaines ou sénégalaises. Il faut qu’on s’y mette, il faut qu’on mette nos start-ups sur ces questions et qu’elles travaillent à mettre en place des plateformes 100% sénégalaises et africaines et sur cette base, nous allons conquérir le monde en obligeant les autres à les utiliser », a-t-il dit.
Cheikh Bakhoum participait à un panel intitulé « Quels réseaux, plateformes, infrastructures, alliances et partenariats pour stimuler la croissance et l’emploi dans les ICC ? ». Ce panel s’est tenu dans le cadre du troisième Forum africain sur les industries culturelles et créatives (ForAfricc). Il exposait sur les capacités d’hébergement du Data Center du Sénégal.
Le DG de Sénégal numérique SA estime que « l’industrie culturelle et créative est extrêmement importante. Il nous faut valoriser davantage la culture sénégalaise, il y a beaucoup d’innovations au niveau de notre pays et avec la nouvelle révolution qu’est le digital, nous pouvons impacter le monde ».
Il note que durant cette dernière décennie, l’Afrique a beaucoup investi dans des infrastructures de télécommunications et dans le secteur numérique, ce que l’on n’avait pas auparavant selon lui.
« Au Sénégal, a-t-il dit, nous avons cinq à six câbles sous-marins qui arrivent au niveau de nos côtes connectées à l’Europe, aux USA, à l’Amérique du Sud, au monde en général ».
Un studio au Sénégal peut s’interconnecter avec un studio à Hollywood avec un débit illimité, ce qui n’était pas possible avant, explique-t-il, ajoutant qu’à partir de Dakar, on peut faire des créations et les envoyer « de manière instantanée aux USA ».
« Ceci est possible parce que nous avons 12 mille kilomètres de fibres optiques, des Data Center de dernière génération pour pouvoir héberger du contenu local. Nous devons insister auprès des start-ups des ICC pour leur dire qu’elles doivent non seulement pouvoir produire du contenu, mais pour que ce contenu puisse rester en Afrique, au Sénégal, sans pour autant les héberger au niveau des plateformes qui sont à l’étranger », a-t-il insisté. Selon lui, la maitrise de cette chaine « est le grand défi aujourd’hui pour pouvoir bénéficier au mieux de cette industrie ».
Cheikh Bakhoum fait savoir que le Data Center du Sénégal, logé à Diamniadio, la nouvelle ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar, a une capacité pour héberger tout le secteur des industries culturelles et créatives, en répondant à une interpellation du chanteur Youssou Ndour sur la question.