Arrestation de cinq jeunes de Diass: Les populations accusent le maire et réclament leur libération

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Les populations de la commune de Diass sont remontées contre leur maire. elles accusent en effet Mamadou ndione d’avoir ordonné l’arrestation de cinq jeunes soupçonnées d’avoir participé au saccage de la mairie et de son domicile. Lavant à grande eau leurs enfants détenus à la prison de Mbour, les femmes exigent leur libération.

Le feu couve à Diass et oppose le maire à une partie de sa population. Dans la nuit du 29 au 30 mars, des jeunes avaient brûlé des pneus sur la route nationale 1. A la suite de cela, ils ont attaqué la mairie et caillassé la maison de l’édile de la commune, cassant ainsi les vitres de la villa. Lorsque l’enquête a été ouverte, 11 jeunes ont été arrêtés avant que 5 d’entre eux ne soient placés sous mandat dépôt. Pour enfoncer ces jeunes, les partisans du maire les ont accusé d’être des militants du Pastef.

Pourtant au cours de leur point de presse hier, les femmes ont soutenu que ces jeunes appartiennent à la mouvance présidentielle et pour preuve, ils ont battu campagne pour le Président Macky Sall lors des élections précédentes. Selon la dame Amy Diouf, leurs enfants sont en train de subir une injustice de la part du maire, puisque, souligne-t-elle, les auteurs de ces actes n’ont pas été identifiés, car ils étaient en cagoule. «Le maire veut faire de nous des esclaves des temps modernes en nous imposant une dictature. Aujourd’hui, il a ordonné l’arrestation de 5 jeunes qu’il accuse d’avoir saccagé la mairie et caillassé sa maison ; pourtant, aucune preuve pouvant les incriminer n’a été fournie. C’est pourquoi, le dossier a été mis en instruction pour permettre au tribunal de trouver des preuves», dénonce la dame.

Très en verve, elle estime que le maire Mamadou Dione a accusé les jeunes d’être membres du Pastef en vue de les faire emprisonner, alors que ces derniers ont toujours battu campagne pour la mouvance présidentielle. Pour éviter que la justice n’interfère dans cette affaire, les sages du village étaient intervenus. «Malheureusement, on les a fait valser entre le commandant de la brigade de la localité et le maire où chacun rejetait la responsabilité sur l’autre. Cette démarche machiavélique leur a fait gagner plus de temps afin d’exécuter leur plan», fulmine Moussa Diouf. Et ce dernier d’ajouter : «Nous disons au président de la République que le maire est en train de détruire le tissu social et la cohésion au niveau de Diass. En guise de preuve, son conseil de village, composé du chef de village de la commune de Diass, des délégués de quartier, des imams, des conseillers, l’a appelé au dialogue, mais il a royalement ignoré cet appel. La manière dont il veut gérer la commune en se livrant à des règlements de comptes ne l’honore pas.»

Depuis plus d’une semaine, les Mbaye Der, Yadicone LY, Talla Ndong, Aliou et Mansour croupissent à la maison d’arrêt et de correction de Mbour en attendant leur audition. Hier (jeudi 11 mai), les éléments de la gendarmerie ont envahi le village de Diass pour dissuader les populations à sortir manifester. Ainsi, ils ont interdit la tenue d’un point de presse sur la voie publique, obligeant les femmes à se regrouper dans une maison pour faire leur déclaration. Même la presse n’a pas été épargnée. Craignant d’être filmés, les gendarmes ont saisi l’appareil d’un caméraman avant de le lui remettre après avoir vérifié les images. Du côté de la mairie, Ousmane Pouye se défend en soutenant que ces actes sont commis par des prédateurs fonciers qui, depuis l’arrivée de Mamadou Ndione, ne parviennent plus à vivre de leurs activités. «Derrière cette attaque contre la maire et le domicile du maire, il y a la mafia foncière qui cherche à survivre», tranche Ousmane Pouye.
L’As

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