La Coordination des associations de presse (Cap) a dénoncé, dans un communiqué, le traitement infligé aux professionnels des médias par les forces de défense et de sécurité (FDS). La CAP fustige une « violence inouïe » de la part des FDS depuis quelque temps. Elle en veut pour exemple les cas Yacine Thiam et Magatte Gaye.
En effet, hier mercredi, à Sacré-Cœur, une camerawoman du site d’informations Témoin média, Yacine Thiam, a été heurtée par un véhicule particulier, alors qu’elle tentait de se sauver, suite à une charge de la gendarmerie, lors d’un point de presse improvisé par des députés et leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) aux alentours du siège du PRP. Elle a été transportée dans une clinique avant d’être évacuée aux urgences de l’hôpital Principal de Dakar où elle devrait subir une intervention chirurgicale, à cause d’une fracture, selon le communiqué.
Dans la foulée, la Coordination des associations de presse a été informée de l’agression suivie d’une interpellation du correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) Magatte Gaye. «Il a été pris à partie par des agents de la police alors qu’il couvrait la tentative des étudiants de l’opposition à braver l’interdiction préfectorale de la marche initiée par la coalition Yewwi Askan Wi», renseigne le document. Le journaliste a été roué de coups par un policier, selon ses témoignages. Il a été jeté dans un fourgon, insulté et agressé par d’autres officiers à l’intérieur du véhicule de police.
Magatte Gaye dit aujourd’hui souffrir de contusions musculaires attestées par un certificat médical. «Le plus grave est que les policiers n’ont même pas tenu compte de la carte nationale de presse que le confrère avait accrochée à son cou», dénoncent les membres de le CAP.
Les membres de la corporation s’indignent et s’inquiètent de la récurrence des agressions contre les représentants des médias sur le terrain. «Il n’est pas acceptable que ceux qui doivent protéger et veiller à la sécurité des professionnels des médias, qui sont tenus d’exécuter des dispositions constitutionnelles, notamment le droit au public à une information juste et plurielle, s’érigent en agresseurs de façon gratuite et habituelle», martèlent-ils.