Les exubérantes célébrations du Brésil à chaque but marqué par la Seleçao lundi soir, contre la Corée du Sud (4-1), en huitième de finale de la Coupe du monde, agacent mais les principaux intéressés se défendent de tout irrespect.
Que ce soit sur le but de Vinicius, dans la foulée du penalty de Neymar ou bien après la troisième réalisation, signée Richarlison, les joueurs de la Seleçao se sont à chaque fois retrouvés pour communier dans la joie et la bonne humeur, comme des enfants, s’adonnant à une petite danse collective, parfois en rond avec tous les joueurs de champ réunis. Même Paqueta nous a fait profiter de sa petite chorégraphie personnelle lors du quatrième but.
Une façon de célébrer un peu trop exubérante au goût de certains commentateurs, à l’image de Roy Keane. L’ancien joueur irlandais, désormais consultant à la télévision, a qualifié les stars brésiliennes de buteurs « irrespectueux » en comparant leurs célébrations chorégraphiées à un spectacle de Strictly Come Dancing (une émission de télévision britannique). « Fantastique finition de Vinicius, excellent début de match. Mais je n’ai jamais vu autant de danse », s’est-il emporté. Et il n’a pas décoléré par la suite. « Ils marquent quatre buts et ils dansent à chaque fois. Je ne peux pas croire ce que je regarde, c’est comme regarder Strictly (Come Dancing). C’est très irrespectueux vis-à-vis de l’adversaire. »
« Il n’y a pas d’autre interprétation que le bonheur du but », se défend Tite
Tout le monde était pourtant prévenu. Neymar adore danser, et le fait quasiment après chacun de ses buts, cela a toujours fait partie de son identité, c’est le cas pour d’autres joueurs de cette génération. Surtout, Raphinha avait averti avant le début de la Coupe du monde, les Brésiliens s’étaient préparés à jouer, mais également à célébrer, avec style: « Nous avons déjà préparé dix danses, avait expliqué l’ailier brésilien. Elles ne sont pas spécifiques à un joueur. Une danse pour le premier but, une autre pour le deuxième, pour le troisième… ».
Le sélectionneur avait-il répété avec ses joueurs ? Il a en tout cas été embarqué dans ce carnaval lundi soir et l’a assumé ensuite, se défendant d’un manque de respect pour son adversaire. « Nous essayons de nous adapter aux caractéristiques des joueurs. Ils sont très jeunes et j’essaie de m’adapter un peu à leur langue, et une partie de leur langue est la danse, a expliqué le technicien (61 ans). Il n’y a pas d’autre interprétation que le bonheur du but, le bonheur de l’équipe, le bonheur de la performance. Il n’y a eu aucun manque de respect envers l’adversaire ni envers Paulo Bento (sélectionneur portugais de la Corée du Sud) pour qui j’ai beaucoup de respect. »