Babacar Niang Matador du comité d’organisation Thiaroye 44 : «Que faut-il faire pour que l’histoire de Thiaroye 44 ne tombe dans l’oubli ?»
Les activités pour le festival Thiaroye 44 démarre ce jeudi 1er décembre. Cette année, le festival en est à sa 10ème édition. «L’objectif du festival est de faire en sorte que l’histoire de Thiaroye 44 ne tombe pas dans l’oubli», précise d’emblée Babacar Niang dit Matador, membre du comité d’organisation du festival Thiaroye 44. Selon le rappeur, membre fondateur du célèbre groupe BMG 44, il est inconcevable que l’histoire des Tirailleurs sénégalais tombe dans l’oubli. Pour ce faire, le natif de Thiaroye soutient que la journée du 1er décembre doit être décrétée jour férié au Sénégal.
«Le président de la République doit prendre cette décision importante à la mémoire des Tirailleurs. Le 1er décembre doit être décrété férié. Il ne doit pas passer inaperçu au Sénégal. Malheureusement, c’est le cas», regrette-t-il.
Des conférences, des panels, des concerts, des ateliers et des expositions sont au programme. Les organisateurs du festival réclament aussi la construction d’un Musée à Thiaroye pour les Tirailleurs. «Nous interpellons les autorités étatiques dans ce sens. Nous invitons aussi les maires de Thiaroye Gare, de Djeddah Thiaroye Kao et de Thiaroye sur mer à se joindre à nous pour lutter contre l’oubli de l’histoire de Thiaroye 44. D’un autre côté, nous estimons aussi que les autorités doivent renforcer le festival et que cette activité soit inscrite dans leurs agenda», martèle Matador.
Le 1er décembre 1944, dans le camp de Thiaroye (Banlieue de Dakar) l’armée française réprime dans le sang le mouvement de protestation de Tirailleurs sénégalais (un terme qui désigne des soldats originaires de plusieurs régions de l’Afrique occidentale française). Le seul tort de ces hommes était de réclamer le paiement de leurs soldes, correspondant à leurs années de captivité par les Allemands en France durant la seconde guerre mondiale.
Le bilan fait état de 35 morts. Mais, à en croire notre interlocuteur, les vrais chiffres restent toujours inconnus. «Nous exigeons des autorités sénégalaises et françaises à dire toute la vérité sur le massacre de Thiaroye en 1944», invite-t-il.
Tribune