Doha vit la nuit mais ce n’est pas Doha by night. Comme dans tous les pays de la zone où il fait chaud à une certaine période de l’année , nombre d’activités se passent après le coucher du soleil.
Des journalistes sénégalais venus couvrir la Coupe du monde et dont c’est le premier séjour ici ont été frappés hier, de ne pas voir beaucoup de monde lorsqu’ils sont sortis de l’aéroport aux environs de huit heures du matin pour se rendre à leur lieu de résidence. Mais sur les coups de vingt heures, la situation avait changé, le métro était bondé de monde. On se demandait d’où sortaient tous ces gens aperçus dans les grandes avenues commerciales de la ville.
À la veille de l’ouverture de la Coupe du monde, de nombreuses personnes sont là pour l’événement si l’on se fie à ces visages qui ne sont pas d’ici et de ces personnes qui portent les différents maillots des sélections nationales.
Le Brésil, l’Argentine, le Mexique et la Tunisie sont représentés parmi ces gens rencontrés dans le métro. Et un seul maillot français floqué au nom de Benzema.
Des curieux s’intéressant à notre provenance ne se trompaient pas lorsqu’ils se désolent de ce qui est arrivé à Sadio Mané. Des personnes commises à l’organisation et des journalistes croisés sur notre chemin, avaient le même souci pour le joueur du Bayern.
Sadio Mané est bien un sujet évoqué à Doha, au lendemain de l’annonce de son forfait. Il va manquer aux lions comme au public. Son ombre planera sur la compétition. Et l’on se demande qui sera son …ombre parmi ses co-équipiers.
Il y a longtemps, soixante ans, en 1962, la star du football mondial se nommait Pelé. Après des débuts remarqués lors de la Coupe du monde au Chili, il s’était blessé et avait déclaré forfait. Un joueur de son âge nommé Amarildo l’avait remplacé et avait achevé le travail. Certains chroniqueurs de l’époque, l’avaient appelé « l’ombre de Pelé. » Sadio Mané est le Pelé du Sénégal 2022, « le roi lion » comme le titre de l’ouvrage collectif que nous lui avons consacré et qui a rassemblé de nombreuses plumes de la presse sportive de notre pays.
La Coupe du monde version Qatar continue de faire parler. Pour diverses raisons notamment l’attribution à ce pays sans passé dans le football, les conditions de travail des ouvriers qui ont construit les stades et la question environnementale avec l’éventualité de la climatisation des stades. Les organisateurs ont rejeté certains griefs. Irrecevables à leurs yeux. Mais il est un fait, les moyens déployés sont une première dans l’organisation de cette compétition. Et l’on se demande si un autre pays d’accueil voudra mettre en place tout ce qu’on voit à Doha. Une petite idée, par exemple, le centre des médias. D’imposants locaux accueillent les journalistes et des commodités sans précèdent sont mises à leur disposition. Ils évoluent dans des conditions qui n’existaient pas en tout cas lors des deux premières participations sénégalaises (2002 et 2018).