Tivaouane Peulh/ Menacées d’une seconde expropriation : Les victimes de démolition alertent

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Bénéficiaires de 20 hectares sur le TF 6435/R, les victimes des opérations de démolition perpétrées sur ce même site peinent à entrer en possession de tous leurs papiers administratifs. Malgré les assurances fermes du président de la République et l’autorisation de lotir qui leur a été accordée en mars 2022 par le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. «Le Sénégal nous est témoin que les victimes de démolition de Tivaouane Peulh ont subi une injustice notoire en avril 2017 qui marque la démolition de leurs constructions sans sommation ni aucune décision de Justice et ce dossier a trop duré», ont-ils tenu à rappeler dans le propos liminaire à l’occasion du point de presse qu’ils ont tenu sur le site.

Des lenteurs dans le dossier que le Collectif des victimes a imputées au Préfet de Rufisque, son supérieur hiérarchique et au responsable de la Direction générale de l’urbanisme et de l’habitat (Dgua). «Les choses ont évolué jusqu’à ce qu’on obtienne l’autorisation de lotir. Au moment de la présenter au niveau des différents services concernés, le Préfet de Rufisque s’est interposé pour bloquer le processus. Ce que nous ne pouvons comprendre, alors que le président (de la République) avait déjà donné des instructions fermes. Dans un pays normal, les représentants de l’Etat ont l’obligation d’appliquer les directives du Président», a dénoncé Sadio Sané, président du collectif. «On a appris que la Sipres, qui avait démoli nos maisons, est revenue à la charge pour nous faire déguerpir d’ici. Ce site a été aménagé suite à la lettre par laquelle le président de la République a octroyé 20 ha aux victimes sur le TF 6435/R. Une cession que tente de bloquer le Préfet de Rufisque, de connivence avec le Gouverneur de Dakar», a soutenu dans la dynamique, Pape Maguette Gaye, un des coordonnateurs du collectif. «Nous dénonçons la posture et du Gouverneur de Dakar et du Préfet de Rufisque. Parce que si le Président signe une lettre sur laquelle on peut lire que c’est octroyé à la commune de Tivaouane-Peulh, 20 ha pour recaser les victimes, je pense que rien ne devrait arrêter cela», a-t-il poursuivi. «Nous disons haut et fort que nous ne sommes pas venus sur ce site gratuitement, ce sont des documents administratifs qui nous y donnent droit et rien ne nous fera partir d’ici», a encore asséné M. Sané.

Il a, à propos de la poursuite du combat, annoncé une marche que le collectif va tenir, le vendredi prochain, pour alerter l’opinion nationale sur ce qui se trame sur le site. Le collectif a aussi évoqué la question des impenses suite aux opérations de démolition en 2017. «Nous rappelons que le Préfet a par devers lui nos impenses qui ont été calculées avec lui depuis 2018 et chiffrées à 2.5 milliards francs et, depuis lors, il garde notre bordereau d’envoi. Non seulement il ne nous donne pas nos impenses, mais les terres qu’on nous a octroyées, il cherche à nous en priver. Nous sommes prêts à faire face, quitte à mourir ici», a assuré le président du Collectif des victimes.

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