L. Diop, assistant du chef de la Division reproduction au Port autonome de Dakar, n’a pas supporté d’avoir une prime inférieure à celle de ses autres collègues. Pour laver cet affront, il décide d’en découdre avec sa cheffe, A. Touré, et lui envoie un message où il lui promet un “Mortal Kombat”. Pour préserver sa vie, la dame saisit la justice et obtient gain de cause.
La tension était montée d’un cran au Port autonome de Dakar, le 28 juillet dernier. Jugeant insuffisante la prime qu’il a reçue par rapport à ce qu’on a octroyé à ses collègues, L. Diop, assistant du chef de la Division reproduction au Port autonome de Dakar, s’en prend à sa patronne. L’homme, responsable syndical de son état, a eu l’outrecuidance de menacer sa supérieure hiérarchique.
L. Diop ne mâche pas ses mots en éditant le SMS qu’il a envoyé à celle-ci :“Lundi, tu verras qui je suis. Tu penses que tu es supérieure à tout le monde. Avec moi, ça ne passera pas. Il y aura un MortalKombat entre nous…”
Ne prenant pas à la légère cette menace, la dame A. Touré s’est rendue au port le lundi, escortée par les flics. A en croire la dame, L. Diop a réitéré verbalement les injures et les menaces qu’il lui a envoyées par texto. C’est ainsi que, pour préserver sa vie, A.Touré a déposé plainte contre lui.
Jugé hier à la barre du tribunal d’instance de Dakar, L. Diop, qui a comparu libre, a plaidé non coupable. D’après lui, ses propos ont été mal interprétés. Il explique qu’en parlant de “Mortal Kombat”, il faisait allusion à la lutte syndicale.
“Elle a minoré ma prime sans aucune raison. J’ai reçu un million de francs CFA, alors que les autres ont reçu trois millions de francs CFA. C’est dans ces circonstances que je lui ai envoyé un message pour lui dire qu’il y aura un Mortal Kombat”, a-t-il soutenu.
Entendue à son tour, la partie civile renseigne que le prévenu a faux sur toute la ligne. Elle affirme: “Dans la journée du 28 juillet, j’étais chez moi, en pleine convalescence. J’ai reçu une série de messages allant d’insultes aux menaces. Je suis sa directrice. Il n’y a rien qui puisse le justifier. On est dans un cadre administratif. On a tenu trois séances de travail pour voir s’il pouvait atteindre ses objectifs. A trois semaines, il m’a envoyé un courrier pour me dire qu’il ne pouvait pas faire le travail.”
Déplorant le “machisme” du prévenu qui, selon eux, ne supporte pas d’être dirigé par une femme, les avocats de la partie civile ont réclamé le franc symbolique. Ils expliquent cette demande par le fait que leur cliente n’a pas saisi le tribunal pour battre monnaie.
La déléguée du procureur a pour sa part requis trois mois avec sursis et une amende de 50 000 F CFA. La défense a, elle, sollicité une application bienveillante de la loi pénale, d’autant plus que le prévenu s’est excusé. Le juge a finalement suivi le réquisitoire du parquet en condamnant L. Diop à trois mois avec sursis. Il est également contraint de payer une amende de 100 mille francs CFA et de verser le franc symbolique à la plaignante
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