« Il est vrai que j’ai eu, à deux reprises, à lui refuser une faveur car j’estimais qu’il me demandait de tordre le cou à la loi. La première fois, je n’étais que receveur des Domaines.
L’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, lui avait offert un terrain agricole de plusieurs hectares. Sonko a eu un litige sur ce terrain et il a voulu m’imposer que l’Etat lui en donne un autre en échange. Bien entendu, j’avais dit niet: au nom de quoi, un problème privé qui ne concernait que lui devait être pris en charge par la collectivité ?
La deuxième fois, c’était en tant que directeur des Domaines. Il a débarqué un jour dans mon bureau en disant qu’il avait repéré un terrain libre et bien placé dans Dakar, sur lequel il voulait construire le siège de son parti, et dont il voulait que je régularise la situation au plan administratif.
Là aussi, j’ai refusé. Encore que ce n’était pas un refus définitif: je lui avais simplement fait observer qu’il fallait suivre une certaine procédure et faire preuve de patience car Pastef ne méritait pas plus un terrain que les innombrables partis politiques, associations, ONG et divers groupements qui se trouvent aussi en location.
Je pense effectivement que ces deux incidents ne sont pas étrangers à la cabale haineuse qu’il mène contre moi. Car Ousmane Sonko ne supporte pas qu’on lui dise non. Menaces, chantage, intimidation, terrorisme médiatique… sont ses armes. Devant celles-ci, beaucoup de gens préfèrent s’écraser pour ne pas subir ses foudres. Pas moi. »